La haine de l’autre


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    Des barrières mentales et physiques ne peuvent pas faire du bien, par ceux qui ne nous en veulent aucun.
    Photo by Ani Kolleshi on Unsplash
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    Des vitres, des masques, l’interdiction de se toucher. Voilà donc des barrières qui fleurissent, comme une sorte de jeûne mondial où on doit se protéger contre l’impur et la pourriture. Dire que cette pourriture fait partie intégrante de la planète est une gageure, mais force est de constater que tout le monde s’y plie avec une facilité déconcertante. Briser les esprits, les enfermer dans une bulle individuelle, enfermer les espaces dans des enclaves grillagées et créer une frontière entre les gens de bien et les autres. Un tel morcellement de la société crée fondamentalement une haine de l’autre au niveau institutionnel.

    On nous apprend à se méfier des autres et ceux qui ne respectent les règles des hommes de bien, sont le mal, devant être combattus et forcés à la damnation. Les enclaves sont de bons éléments pour résoudre l’équation de la division pour régner. Elle permet de se méfier de n’importe qui à moindre frais. La classe malveillante a peu perdue dans une crise qu’elle a créé de a à z. Elle achève de détruire le peu de société qui reste, pour régner sans partager, au milieu des dévergondées et des malotrus de la pire espèce, des rats et des cafards, défilant sur un mur de la honte.

    Les stoiciens m’ont appris que ce n’est pas grave si on ne comprend rien à la philosophe, à la vertu et à la sagesse. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut cesser de lire de la philosophie et d’abandonner le maitre. Car comme quand on va, juste pour regarder, chez un parfumeur, les bonnes odeurs nous imprègnent du moment qu’on y reste suffisamment longtemps. Même sans aucun effort, il reste des traces qu’on ait passé du temps dans la maison de la vertu.

    Ce qui est valable pour le bien, l’est aussi pour le mal. Dans une société où la haine est encouragée et fabriquée à toutes les sauces, on ne peut pas revenir à la normale. La méfiance et la haine de l’autre va imprégner la société pendant des années, en dépit de tout notre bon sens. Risible de constater que les dévergondées, qui hurlaient que la nudité la plus crasse était la forme la plus merveilleuse de la liberté, hurlent de plus belle, que la vertu s’atteint en étant couvertes des pieds à la tête, cela doit être les croissantoises qui doivent rire sous cape, face à l’inversion d’une situation dont elles étaient souvent la victime.

    Les yeux uniquement découverts, cachés sous des peaux de bêtes et de plantes, on apprends à nos dépens que la fenêtre de l’âme, devient de plus en plus noire à chaque fois. On se jauge du regard et le marteau de notre jugement, martèle notre tête à chaque fois que nous voyons quelqu’un de nu, sans aucune conviction de ce qui se passe. Les pauvres malheureux, pensant défier la classe des rats, ils ignorent qu’ils endossent un costume voulu par la classe. La haine, c’est comme les applaudissement, il faut les deux mains. Comment ne pas rigoler sous cape, quand on les voit, brandir de grandes menaces, mais incapables de sortir par peur de la même classe, obéissant comme des petits chiens bien dressés, mais nous promettant qu’une fois la laisse libérée, ils deviendront des lions. La nature fait mal les choses, un petit chien reste un petit chien, avec ou sans laisse.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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