Madagascar : Les limites du confinement total


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  • Alors que l’épidémie du covid-19 semble suivre une courbe ascendante, mais avec une certaine stabilité, on voit clairement les limites du confinement.


    Alors que l'épidémie du covid-19 semble suivre une courbe ascendante, mais avec une certaine stabilité, on voit clairement les limites du confinement.
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    A partir du 27 juillet 2020, la région Analamanga, en confinement total depuis 3 semaines, passe en mode un peu plus allégé. La plupart des établissements du secteur privé, mais aussi les restaurants peuvent rouvrir de 6 à 13 heures. Le reste des mesures est maintenu. Pendant trois semaines, j’ai regardé le nombre de cas journaliers et ils ont constamment augmenté par rapport à un pays sans confinement.

    A partir du 27 juillet 2020, la région Analamanga, en confinement total depuis 3 semaines, passe en mode un peu plus allégé. La plupart des établissements du secteur privé, mais aussi les restaurants peuvent réouvrir de 6 à 13 heures. Le reste des mesures est maintenu. Pendant trois semaines, j'ai regardé le nombre de cas journaliers et ils ont constamment augmenté par rapport à un pays sans confinement. image 2 L'image ci-dessus est parlante. La grande montée en courbe sur la droite, montre le début du confinement, à partir du 6 juillet jusqu'à aujourd'hui. Le gouvernement a décidé du confinement parce que le nombre de cas, a augmenté un peu dans la semaine du 29 juin au 5 juillet. Du 6 au 27 juillets, on a une moyenne de 458 cas par jour. Alors que sur les 21 jours précédents, du 14 juin au 5 juillet, on avait une moyenne de 76 cas. Et ces cas en hausse ont été recensés principalement au sein du gouvernement. Des députés et des ministres ont été touchés. Est-ce qu'il y a eu un biais, sur le fait que ces cas prouvaient une contamination à grande échelle. La hausse est vraiment nette à partir du 4 juillet. J'ai d'abord pensé que la baisse des températures avait un lien, car on a eu un mois de juillet particulièrement vent. Mais les températures sont restés autour de 10 à 18 degrés, minimum et maximum. Toutefois, les vents glacés, occasionnant des variations de température ne sont pas pris en compte par la météo. Donc, il y a clairement un lien entre la baisse de la température et la hausse des cas. On ne peut pas l'extrapoler à d'autres pays comme les USA et l'Inde, car ils sont encore dans l'épidémie du mois de mars. Mais même chez eux, le nombre de cas a baissé quand la température a augmenté. On peut aussi inclure le déconfinement lié au 26 juin. Pour le 60e anniversaire de l'indépendance, on ne pouvait pas rester chez soi. En sachant qu'on sortait déjà d'un premier mois de confinement total. Est-ce que cela a occasionné un nombre de cas en plus. C'est peu probable, car sinon la hausse n'aurait pas été maintenue. La probabilité est forte que le covid-19 soit une maladie saisonnière et que c'est maintenant que notre épidémie commence avec les grippes et les maladies hivernales habituelles. Le second confinement est arrivé, sans crier et il a totalement détruit le peu de l'économie qui restait. Même des familles aisées ont dû mal aujourd'hui à joindre les deux bouts. Et qu'on se le dise une bonne fois pour toute, le confinement total n'est jamais une solution. Et on le voit, si cela marchait, on aurait une baisse des cas pendant ces trois semaines alors qu'on a eu le contraire. Si vous avez des personnes infectées et que vous les enfermez tout d'un coup, alors il va contaminer toute la famille et le truc continuera à se propager. Même si Madagascar n'est pas en confinement. C'est juste la région centrale et les autres régions sont peu touchés. Mais étant donné que la capitale est le poumon de Madagascar, cela prendra des années à revenir à la normal. Les petites entreprises et les petits boulots ont été les plus durement atteint. Même pour les masques obligatoires, ce n'est pas toujours la meilleure solution. Mais cela permet de réduire l'infection autant que possible. La meilleure solution est le test massif et l'isolement des patients. Le confinement total comme ça a été pratiqué en France et en Angleterre, consiste à prendre un panier de fruits avec quelques fruits pourris et à mélanger tout ensemble en espérant que les fruits sains vont guérir les fruits malades. Ce n'est pas comme ça que cela se passe dans la nature. Les quelques fruits pourris vont contaminer tout le panier. Il faut trouver les fruits pourris, les enlever et tenter de les purifier ou on peut aussi les jeter à la poubelle. Tous les pays asiatiques ont fait la même technique et cela a marché pour eux. La Chine a bien confiné le pays, mais la densité de la population est telle est que c'est la seule solution. Mais il y a aussi des tests massifs derrière. Le gouvernement fait de son mieux, on ne peut pas le nier. Il fait avec les moyens du bord. Plus d'une dizaine d'hopitaux dans la capitale peuvent tester, isoler et traiter les malades. Le centre de gestion à Mahamasina est aussi une bonne chose, car cela permet progressivement de cartographier l'épidémie et de cibler les zones les plus touchées plutôt que de tatonner à l'aveugle. Il y a aussi des personnes qui refusent de se faire tester. Quand vous êtes le seul, qui subvient aux besoins de la famille, vous ne pouvez pas vous permettre un isolement complet pendant 15 jours. Les aides de l'Etat sont destinés aux plus pauvres et le reste de la population est un peu laissé à elle-même. La fourniture en équipement d'oxygène bat son plein, car ayant vécu une expérience personnelle, je peux vous dire que le manque d'oxygène dans les hopitaux, c'est une vieille histoire, bien avant le covid-19. Quoi que fasse le gouvernement dans le futur, il faut éviter de nouveaux confinements totaux. Cela ne sert pas à grand chose quand on voit les chiffres et cela détruit la majorité des personnes en bonne santé, qui veulent travailler. Oui, on peut imposer des sanctions pour ceux qui violent les consignes des gestes barrières qui sont utiles pour le coup. Mais dans un pays pauvre comme Madagascar et on l'a vu avec l'épidémie de peste en 2017, il faut laisser la maladie suivre son cours. Le prix est parfois terrible, car cela implique des décès qu'on aurait pu éviter, comme l'a fait la Suède. Mais une économie détruite, surtout informelle, va faire bien plus de victimes. Malgré un confinement allégé, les taxibes sont encore interdits. On peut le comprendre puisqu'on voyage dedans constamment comme des sardines. Mais cela implique aussi que les quartiers sont coupés entre eux. Soit, on marche pendant des plombes, soit on prend un taxi qui coute très cher. Selon le gouvernement, le pic de l'épidémie est prévu pour fin aout. Le chemin risque d'être long jusque là.

    L’image ci-dessus est parlante. La grande montée en courbe sur la droite, montre le début du confinement, à partir du 6 juillet jusqu’au 27 juillet. Le gouvernement a décidé du confinement parce que le nombre de cas, a augmenté un peu dans la semaine du 29 juin au 5 juillet. Du 6 au 27 juillet, on a une moyenne de 458 cas par jour. Alors que sur les 21 jours précédents, du 14 juin au 5 juillet, on avait une moyenne de 76 cas.

    Et ces cas en hausse ont été recensés principalement au sein du gouvernement. Des députés et des ministres ont été touchés. Est-ce qu’il y a eu un biais, sur le fait que ces cas prouvaient une contamination à grande échelle ? La hausse est vraiment nette à partir du 4 juillet.

    J’ai d’abord pensé que la baisse des températures avait un lien, car on a eu un mois de juillet particulièrement froid. Mais les températures sont restés autour de 10 à 18 degrés, minimum et maximum. Toutefois, les vents glacés, occasionnant des variations de température ne sont pas pris en compte par la météo. Donc, il y a clairement un lien entre la baisse de la température et la hausse des cas. On ne peut pas l’extrapoler à d’autres pays comme les USA et l’Inde, car ils sont encore dans l’épidémie du mois de mars. Mais même chez eux, le nombre de cas a baissé quand la température a augmenté.

    On peut aussi inclure le déconfinement lié au 26 juin. Pour le 60e anniversaire de l’indépendance, on ne pouvait pas rester chez soi. En sachant qu’on sortait déjà d’un premier mois de confinement total. Est-ce que cela a occasionné un nombre de cas en plus ? C’est peu probable, car sinon la hausse n’aurait pas été maintenue.

    La probabilité est forte que le covid-19 soit une maladie saisonnière et que c’est maintenant que notre épidémie commence avec les grippes et les maladies hivernales habituelles. Le second confinement est arrivé sans crier gare et il a totalement détruit le peu de l’économie qui restait. Même des familles aisées ont dû mal aujourd’hui à joindre les deux bouts.

    Et qu’on se le dise une bonne fois pour toute, le confinement total n’est jamais une solution. Et on le voit, car si cela marchait, on aurait eu une baisse des cas pendant ces trois semaines alors qu’on a eu le contraire. Si vous avez des personnes infectées et que vous les enfermez tout d’un coup, alors ils vont contaminer toute la famille et le truc continuera à se propager. Même si Madagascar n’est pas en confinement. C’est juste la région centrale et les autres régions sont peu touchés.

    Mais étant donné que la capitale est le poumon de Madagascar, cela prendra des années pour revenir à la normal. Les petites entreprises et les petits boulots ont été les plus durement atteint. Même pour les masques obligatoires, ce n’est pas toujours la meilleure solution. Mais cela permet de réduire l’infection autant que possible. La meilleure solution est le test massif et l’isolement des patients.

    Le confinement total comme ça a été pratiqué en France et en Angleterre, consiste à prendre un panier de fruits avec quelques fruits pourris et à mélanger tout ensemble en espérant que les fruits sains vont guérir les fruits malades. Ce n’est pas comme ça que cela se passe dans la nature. Les quelques fruits pourris vont contaminer tout le panier. Il faut trouver les fruits pourris, les enlever et tenter de les purifier ou on peut aussi les jeter à la poubelle. Tous les pays asiatiques ont fait la même technique et cela a marché pour eux.

    La Chine a bien confiné le pays, mais la densité de la population est telle est que c’est la seule solution. Mais il y a aussi des tests massifs derrière. Le gouvernement malgache fait de son mieux, on ne peut pas le nier. Il fait avec les moyens du bord. Plus d’une dizaine d’hopitaux dans la capitale peuvent tester, isoler et traiter les malades. Le centre de gestion à Mahamasina est aussi une bonne chose, car cela permet progressivement de cartographier l’épidémie et de cibler les zones les plus touchées plutôt que de tatonner à l’aveugle.

    Il y a aussi des personnes qui refusent de se faire tester. Quand vous êtes le seul qui subvient aux besoins de la famille, vous ne pouvez pas vous permettre un isolement complet pendant 15 jours. Les aides de l’Etat sont destinés aux plus pauvres et le reste de la population est un peu laissé à elle-même. La fourniture en équipement d’oxygène bat son plein, car ayant vécu une expérience personnelle, je peux vous dire que le manque d’oxygène dans les hopitaux, c’est une vieille histoire, bien avant le covid-19.

    Quoi que fasse le gouvernement dans le futur, il faut éviter de nouveaux confinements totaux. Cela ne sert pas à grand chose quand on voit les chiffres et cela détruit la majorité des personnes en bonne santé, qui veulent travailler. Oui, on peut imposer des sanctions pour ceux qui violent les consignes des gestes barrières qui sont utiles pour le coup.

    Mais dans un pays pauvre comme Madagascar et on l’a vu avec l’épidémie de peste en 2017, il faut laisser la maladie suivre son cours. Le prix est parfois terrible, car cela implique des décès qu’on aurait pu éviter, comme l’a fait la Suède. Mais une économie détruite, surtout informelle, va faire bien plus de victimes. Malgré un confinement allégé, les taxibes sont encore interdits. On peut le comprendre puisqu’on voyage dedans constamment comme des sardines. Mais cela implique aussi que les quartiers sont coupés entre eux. Soit, on marche pendant des plombes, soit on prend un taxi qui coute très cher.

    Selon le gouvernement, le pic de l’épidémie est prévu pour fin aout. Le chemin risque d’être long jusque là.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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