Analamanga délaissé


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  • Dans les projets présidentiels, on se rend compte que le président Rajoelina délaisse Antananarivo et Analamanga. La raison en est simplement électorale.


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    Bataille des mots et des annonces, voilà comment pourrait-on désigner les réalisations par le gouvernement au cours de son mandat et les fantasmes selon l’opposition. Il est évident que les réalisations vont être au coeur de la campagne électorale de 2023 et que les deux camps vont se pointer du doigt en se traitant de menteurs.

    Cependant, il y a un constat accablant est que pendant tout son mandat, Andry Rajoelina a totalement délaissé Antananarivo et la région d’Analamanga. Et cette détestation de la capitale et de ses habitants va jusqu’à créer une autre ville, Tanamasoandro, pour ne plus voir notre gueule. Sur ces 5 dernières années, je ne compte aucune réalisation digne de ce nom dans la capitale.

    Pendant la crise du covid, on a eu quelques trucs comme l’usine Pharmalagasy, mais après l’annonce tonitruante et la production de CVO, elle s’est fait jeter comme un kleenex. Alors qu’il y a beaucoup à faire pour sortir des médicaments issus des plantes. Il y a eu quelques batiments ici et là, mais on est loin des investissements colossaux dans les provinces et dans les zones rurales. Des ponts, des routes, des hopitaux, des universités et j’en passe.

    On pourrait croire que c’est pour compenser le délaissement des provinces et des zones rurales durant les gouvernements précédents. Et c’est vrai, mais laisser pourrir Antananarivo n’est pas vraiment la chose à faire. Les routes dans un état catastrophique, les poubelles transforment la ville en un dépotoir à ciel ouvert, le système d’évacuation des eaux usées est moisi et la circulation devient impossible.

    C’est partiellement le problème de la mairie, mais le gouvernement peut aider sa capitale. En sachant que le maire actuel est juste un homme de paille du pouvoir, totalement médiocre dont la seule réalisation consiste à changer des tracés de route qui n’en ont pas besoin !

    Mais il suffit de regarder une carte particulière pour comprendre la haine d’Andry Rajoelina envers les hautes terres.

    Dans les projets présidentiels, on se rend compte que le président Rajoelina délaisse Antananarivo et Analamanga. La raison en est simplement électorale.

    Personne n’a voté pour lui en 2018 à Analamanga et même dans le Boeny ! Ravalomanana avait fait des scores de 70 à 80 % dans ces régions. Rajoelina a gagné par les extrémités, notamment Toliara, Diego et Tamatave. C’est aussi bête que ça. Il fait tous ces projets pour plaire à ses électeurs.

    Et ce n’est pas interdit en soi, on brosse ses partisans dans le sens du poil. Le problème est que 4 ans plus tard, malgré les réalisations, les régions, ayant votés massivement pour Rajoelina, sont dans un état bien pire que la capitale. Cette dernière par son poumon économique et dynamisme, s’en sort toujours. La question est si ces régions rouges le resteront en 2023. Une autre inconnue est la migration de masse vers Antananarive depuis 2020.

    Des milliers de provinciaux ont débarqué dans la capitale et d’une part, cela créé une désertification de notre pays alors qu’il faut inciter les gens à y aller. Car les zones vides attirent la grande criminalité. Mais surtout, est-que les hautes terres vont voter principalement pour Ravalomanana (s’il se présente). Dans des termes ethniques, est-ce qu’Analamanga est encore Merina ?

    Comme les cotiers sont venus à la capitale, car c’était la merde dans leur région, est-ce qu’ils ont encore autant d’admiration pour le DJ. Le fait de comprendre cette carte électorale montre une division essentielle du pays qui date depuis l’époque royale où les Merina ont toujours combattus les autres royaumes.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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