Une Jirama en ruines


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    Les délestages ont repris de plus belle, de 2h30 à 3 heures par jour dans la capitale. Le régime Andry Rajoelina sera sans doute l’un des rares dans l’histoire où les délestages ont duré pendant quasiment tout son mandat. Durant les précédents gouvernements, les délestages ont toujours existé, mais uniquement pendant quelques mois. Mais là, c’est un record d’incompétence, de médiocrité et quasiment de trahison, mais évidemment, on sait ce qui se cache derrière.

    On est dans la même optique qu’Air Madagascar qui git tristement dans le cimetière de ce gouvernement. On laisse couler la Jirama pour la privatiser dans le futur et les hyènes de la Banque mondiale et du FMI vont se frotter les mains. Une privatisation entrainera une hausse des couts, car le privé veut surtout gagner de l’argent alors que l’énergie est un bien public et stratégique. Et on subira le même sort que l’Afrique du Sud. Mais en même temps, prévaloir l’intérêt national pour les babouins en costard qui nous gouvernent serait bien trop leur demander. C’est un concept qui n’existent pas dans leur vocabulaire.

    A la première explosion de pétard mouillé, certains vont se réfugier dans certaines ambassades tandis que d’autres prendront le premier vol pour Washington ou Paris. On apprend aussi que Madagascar Oil est en faillite. Cette entreprise avec une structure totalement moisie où on ignore qui est le propriétaire et dont le siège se trouve aux Bermudes.

    C’est également une honte, l’Etat aurait du s’emparer de l’huile lourde de Tsimiroro, en faire une entreprise publique et l’exploiter pour alimenter nos centrales thermiques. Oui, cela aurait couté la peau des fesses, mais le service public se fiche de la rentabilité, son objectif est de fournir un bien commun, l’électricité, à des prix aussi abordables que possible. De plus, la perte de PIB, liée aux délestages coute bien plus cher à l’Etat en termes d’absence de recettes fiscales et chomage de masse. Mais voilà ce qui se passe quand on écoute les perroquets et les charognes de Bretton Woods.

    L’inflation se hisse toujours aux plus hauts sommets, encore un triste record de ce gouvernement. Des prix qui flambent, une dévaluation monétaire et près de 1,2 millions de personne ont basculé dans l’extrême pauvreté tandis que notre dette extérieure a augmenté de 10 %. Où est passé le fric ? Je le demanderais à Roger Rabbit !

    Dans un autre registre, on retrouve le gout des pouvoirs successifs pour l’ancienne monarchie malgache. Ainsi, un musée dédié à Rainilaiarivony a été inaugurée en grande pompe. Et pourquoi pas, car il faut se souvenir de son histoire. Cependant, quand le communiqué de presse nous dit que Rainilaiarivony s’est battu contre les colons, excusez-moi, mais j’entend Gallieni qui ricane dans sa tombe. Rainilaiarivony s’est converti au protestantisme avec sa femme Ranavalona II en 1869.

    Ainsi, les britanniques vont “coloniser” le pays sans tirer un seul coup de feu. La monarchie malgache, bête comme ses pieds, n’a pas compris qu’en abandonnant l’ancienne religion du Hasina instauré par Andrianampoinimerina, elle va aussi perdre son pouvoir sur le peuple au profit des britanniques. Rainilaiarivony incarne aussi l’accouplement entre les Hova et les Andriana pour exploiter éternellement le peuple. Rainilaiarivony est un hova (un bourgeois) tandis que Ranavalona I est une Andriana (une noble). Et les Andevos (le reste de la population) vont rester privé d’identité et de titres de propriété, la définition des esclaves.

    Si en France, les bourgeois vont décapiter la monarchie pour prendre sa place en 1789, nous, on a eu le pire des deux mondes. Eriger un musée à une personne comme Rainilaiarivony, je ne pense pas que ce soit une priorité pour les malgaches qui doivent maintenant acheter le riz au gramme tellement c’est cher !

     

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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