SOS Crédit, Telma et Orange


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    Quand on est fauché de chez fauché parmi les fauchés, alors on cherche des sous absolument partout. Les services de mobile money offrent parfois des crédits, mais les taux d’intérêt et les conditions d’utilisation sont dignes de rapaces. Comme le disait Coluche, plus t’es pauvre et plus tu payes ! Cependant dans ce domaine, Telma est clairement en avance sur Orange et je ne connais pas les services d’Airtel.

    Chez Telma, vous avez Mvola Avance dans un premier temps. En fonction de votre utilisation de Mvola, il faut l’utiliser quotidiennement, vous pouvez être éligible. Leur publicité, à coup de Miss beauté malgache, vous dira que vous avez droit jusqu’à 1 million d’ariary, ne rêvez pas. Malgré le fait que je gère parfois de grosses transactions avec Mvola, le maximum que j’ai est 20 000 ar, autant dire que cela ne tient même pas un jour. Mais du moment que vous êtes éligible, alors c’est immédiat. Les fonds sont disponibles tout de suite.

    En sachant que le taux d’intérêt est de 9 % ce qui pique énormément quand vous avez beaucoup de dette et que le moindre centime compte. Ensuite, étant que j’avais épuisé mon avance et il ne vont pas vous filer une deuxième sans payer la première (faut pas déconner), j’ai testé SOS Crédit, c’est disponible dans leur menu. Et grosso modo, Telma vous avance du crédit, remboursable sous 7 jours. Pour Mvola Avance, vous avez 1 mois pour rembourser.

    Là encore, c’est une question d’éligibilité, mais comme j’achète beaucoup de forfaits internet, alors je peux demander jusqu’à 10 000 ar (le plafond maximum). Mais le truc est que si vous ne remboursez pas sous 7 jours, vous avez des pénalités de retard de 1000 ar par semaine. Et on est encore dans ce taux d’intérêt de 9 %, autant dire que les telcos malgaches s’engraissent comme des porcs. Ils ont compris que l’accès au crédit classique est un doux rêve pour l’écrasante majorité et donc, ils en profitent avec cette arnaque du micro-financement. Mais cette pénalité, ils ne vous la disent pas, vous êtes simplement notifié si vous ne remboursez pas le crédit sous 7 jours.

    Quand à Orange, c’est catastrophique. Telma a décidé de prendre le crédit à sa charge. C’est lui qui le fournit d’après ce que j’ai compris. Orange a lancé un truc similaire, mais très moche, qui s’appelle M-Kajy, qui est disponible dans les services financiers du menu. Et patatras, ils demandent à ce que votre dossier soit à jour, donc, il faut se rendre dans une agence Orange. Le truc est que quand vous achetez une puce Orange, vous fournissez une copie de votre CIN et on vous photographie, donc, les informations, ils les ont. Mais ils vous disent simplement d’aller vous faire foutre !

    Orange repasse le dossier à un organisme de micro-financement qui vous fait poiroter avant de vous dire que vous n’êtes pas éligible. C’est fascinant la médiocrité du service d’Orange. Mais en fait, on le voit souvent dans les grandes entreprises. On veut embrasser la nouveauté, on se positionne sur le mobile money, mais les processus sont archaiques, datant du dernier millénaire. Le but de ces services est qu’on n’ait pas besoin de se déplacer et que cela doit être immédiat. Et s’il y a une vérification à faire, il y a plein de moyens de le faire en ligne.

    Mais évidemment, comme vous avez des cadres français chez Orange, ayant acheté leur diplome dans leur école de commerce à Paris, ils ne connaissent rien de la réalité du pays et ils singent les besoins des gens, mais de façon extrêmement médiocre. Clairement, Telma a gagné sur la banque mobile, ses taux d’intérêt sont catastrophiques et l’Etat devrait regarder ça de près plutôt que de faire le joli coeur avec Miss beauté malgache… qui est souvent fourni par Telma.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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