La sous-traitance malgache en crise


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  • Madagascar est devenu l’un des pays avec un grand secteur dédié à la sous-traitance. Mais la crise actuelle en Europe montre que c’est la catastrophe et que la sous-traitance ne sera jamais une solution pour développer le pays.


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    La sous-traitance représente la majorité du secteur des services à Madagascar. Des entreprises entières et des fortunes se sont construites en utilisant la main d’oeuvre malgache dans tous les domaines. La rédaction web, la comptabilité, les centres d’appel, la création de contenus. Combien de milliers d’articles des médias de masse français, soi-disant signé par des “experts”, ont été créé par des rédacteurs malgaches payés 10 euros l’article (j’en sais quelque chose, j’en fais partie).

    Cependant et je l’ai toujours dit, le développement d’un pays doit être endogène. Cela doit venir toujours de l’intérieur, car aujourd’hui, cette sous-traitance malgache se casse la gueule à vitesse grand V. De nombreuses entreprises de sous-traitance se sont amputé de leur personnel à hauteur de 30 % et ils ne voient pas l’avenir en Europe.

    La cause est évidente, comme 99 % des clients des sous-traitants malgaches sont des européens, surtout des français et que la merveilleuse Europe se tiers-mondise à vue d’oeil, alors il est normal que la délocalisation en pâtisse. Le secteur des services en Europe a eu un coup d’arrêt immédiat dès mars 2022, donc le début de la guerre en Ukraine.

    On parle surtout du secteur des services sur le web. Car le web est en avance sur la société, car ce sont des dépenses inutiles qu’on peut sacrifier. Dans les budgets publicitaires, les entreprises vont d’abord viser les médias classiques, télé et radio et ensuite, ils vont aller sur “internet”. Dans les crises, c’est ce dernier qui en pâtit le premier.

    Et les mois suivants n’ont pas arrangé les choses, l’inflation a dévoré tout ce qui était potentiel économique. Je reçois énormément de messages de la part de Freelances malgaches qui se retrouvent sans emploi alors qu’ils avaient des clients fidèles depuis plusieurs années. Et j’en pâtis personnellement aussi, même je ne fais plus autant de rédactions qu’auparavant.

    Et les nouvelles ne sont pas bonnes pour 2023. L’Europe et surtout la France, va connaitre sa pire récession depuis plusieurs décennies. Le secteur des services sera décapité, car pour 1 emploi industriel perdu, on a 3 ou 4 emplois de service qui partent à la poubelle. La solution idéale est de ne plus faire de délocalisation, mais de recréer le secteur des services pour les consommateurs malgaches. C’est sûr que les gains seront beaucoup moins importants, mais la population malgache étant jeune, il y a de vrais besoins qui n’ont pas été satisfait.

    De nouveaux médias, de la production audio-visuelle, mais aussi retourner à la petite industrie. C’est l’industrie qui crée les services, le modèle Fabless est une merde sans nom. Cela ne marche pas et cela n’a jamais marché. C’est sûr qu’en 2023, vous aurez des emplois pour les chanteurs, les danseurs pour les campagnes électorales. Pour un certain candidat, il lui en faudra mettre plein la vue pour cacher les nombreux échecs de la politique intérieur.

    Et vous aurez aussi des propagandistes en herbe avec des blogueurs et autres médias qui vont soutenir tel ou tel candidat parce qu’il y un gros chèque à la clé. Mais cela ne représente qu’une infime partie du secteur des services qui mérite mieux que ça.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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