Délestages et privatisation de la Jirama


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  • Les délestages actuels ne sont qu’un plan organisé pour privatiser la Jirama à terme.


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    2022 est une année unique, c’est la seule depuis des décennies où on a eu des délestages chaque jour du 1er janvier jusqu’au 31 décembre. La Jirama a dû recruter des menteurs professionnels pour trouver constamment des excuses minables pour expliquer chaque panne et chaque manque dans la production d’électricité. On a eu le “sabotage”, ensuite le manque d’eau. Honnêtement, on est mal barré si on doit attendre la pluie pour produire de l’électricité. Et s’il y a trop d’eau, alors on nous dit que les centrales sont inondées.

    Ces délestages énervent la population, de plus en plus et à terme, c’est pour leur imposer l’idée que le secteur privé s’en sort mieux dans l’énergie. Je donne ma main à couper que dans un avenir proche, il y aura des plans pour restructurer la Jirama et la vendre à la découpe aux étrangers.

    Car c’est une vieille technique néolibérale de laisser pourrir le service public sur place, d’accumuler des problèmes, de nommer des gens incompétents pour ensuite s’en débarrasser comme un vieux Tampax. Vous ne me croyez pas ? Qui se souvient encore d’Air Madagascar ? Ce fleuron national, la fierté de notre pays, a été éviscéré année après année, on l’a laissé pourrir en la charcutant par tous les moyens possibles et ensuite, on l’a mis en faillite.

    Et ensuite comme par magie, la bouche en coeur, Madagascar Airlines est arrivé, une entreprise privée qui a récupéré le pactole du secteur aérien pour une bouchée de pain.

    Il y a une raison pour laquelle le secteur de l’énergie est un service public et non une entreprise. Une compagnie nationale d’électricité ne doit pas gagner de l’argent en priorité, son rôle est de fournir un service stable, abordable et constant à la population. Même s’il est en déficit, on doit quand même le faire. Il y a très peu d’entreprises d’électricité nationales au monde qui sont bénéficiaires.

    Bien sûr, une entreprise publique peut faire des bénéfices, mais ces derniers doivent servir uniquement à améliorer l’infrastructure et à rembourser les dettes de ces infrastructures. Mais évidemment, nous ne pouvons pas le faire, car nous ne possédons pas notre Banque centrale. Dans un pays souverain, le peuple contrôle la Banque centrale. Le gouvernement emprunte de l’argent à la Banque centrale qui peut imprimer autant qu’elle veut. La dette est ensuite racheté par les citoyens sous forme du bon du trésor.

    Si les citoyens voient que l’argent sert à développer les infrastructures, alors il n’y aura pas d’inflation. L’inflation se crée quand vous avez de l’argent “magique” qui va enrichir les spéculateurs.

    Mais revenons à la Jirama et tous les signes montrent qu’elle sera privatisé. Le principal étant cette tarification variable selon la consommation qui est une abomination. Seules les débiles de la Banque mondiale ont pu inventer une merde pareille. Car c’est de la discrimination. Un service public est le même pour tout le monde. Si des gens consomment plus d’électricité, alors ils paieront plus, c’est tout.

    Le fait de proposer un tarif variable revient à dire que concernant l’eau, les pauvres auront de l’eau sale, mais moins chère tandis que les riches auront de l’eau de qualité Premium. C’est aussi con que ça. Le secteur privé n’a jamais pu remplacer efficacement le service public, ce n’est jamais arrivé dans l’histoire du monde. Pour une raison simple, le principal objectif d’une entreprise privée est de gagner de l’argent. Et si on doit tuer des milliers de personnes, par manque d’énergie, alors tant pis.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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