L’arrivée des journalistes Deepfake dans la propagande en ligne


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  • L’arrivée des journalistes Deepfake continue une étape de plus dans la fabrication de la propagande comme l’exemple d’Oliver Taylor, issu de la propagande israélienne. Vu que les médias n’ont plus aucune crédibilité, le Deepfake va les enfoncer encore plus dans la fange de la fausseté.


    L'arrivée des journalistes Deepfake continue une étape de plus dans la fabrication de la propagande comme l'exemple d'Oliver Taylor, issu de la propagande israélienne. Vu que les médias n'ont plus aucune crédibilité, le Deepfake va les enfoncer encore plus dans la fange de la fausseté.
    Oliver Taylor, un journaliste qui n'existe pas.
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    L’homme présenté sur les photos ci-dessus n’existe pas. C’est un Deepfake, un personnage créé par un algorithme informatique. Cependant, les articles que ce “journaliste” a publiés dans plusieurs journaux populaires sont bien réels et témoignent de ce que l’on peut attendre d’une IA en évolution rapide.

    Oliver Taylor a d’abord attiré l’attention de l’agence de presse internationale Reuters après avoir été alerté à son sujet par Mazen Masri à propos d’un article que Taylor avait écrit sur lui et sa femme Ryvka Barnard, une militante des droits palestiniens dans lequel ils étaient décrits comme des “sympathisants terroristes connus”. Le couple a été surpris par l’allégation, d’autant plus qu’elle provenait d’un étudiant universitaire. Mais plus Masri regardait la photo de profil de Taylor, plus il était convaincu que quelque chose n’allait pas chez lui…

    Mazen Masri a contacté Reuters à propos du mystérieux Oliver Taylor, et l’agence de presse a lancé une enquête qui a abouti à des résultats assez intéressants. L’Université de Birmingham, dont il était censé être étudiant, n’a aucune trace de sa fréquentation, sa présence en ligne est assez douteuse, sa seule empreinte étant un compte Quora qui n’était actif que pendant deux jours en mars, et la seule photo de lui semble être un deepfake généré par l’IA.

    “La distorsion et les incohérences à l’arrière-plan sont un signe révélateur d’une image synthétisée, tout comme quelques problèmes autour de son cou et de son col”, a déclaré à Reuters Hany Farid, un pionnier de la criminalistique de l’image numérique. L’artiste Mario Klingemann, qui utilise régulièrement des deepfakes dans son travail, a également convenu que la photo de Taylor a “toutes les caractéristiques” d’un deepfake.

    L'arrivée des journalistes Deepfake continue une étape de plus dans la fabrication de la propagande comme l'exemple d'Oliver Taylor, issu de la propagande israélienne. Vu que les médias n'ont plus aucune crédibilité, le Deepfake va les enfoncer encore plus dans la fange de la fausseté.

    L’enquête de Reuters n’a pas pu découvrir qui est vraiment cet Oliver Taylor, mais Dan Brahmy, dont la société de technologie Cyabra est spécialisée dans la détection des deepfakes, a confirmé que les personnes essayant de trouver l’origine de ces photos sont “comme chercher une aiguille dans une botte de foin sauf que l’aiguille n’existe pas”.

    Même si Oliver Taylor ne semble pas exister, il peut faire de graves dommages en tant que personnage en ligne. Il a fait publier des articles dans des organes de presse bien connus comme le Jerusalem Post ou le Times of Israel, bien qu’il n’ait jamais rencontré personne dans ces journaux en personne.

    Les rédacteurs en chef du Jerusalem Post et de l’Algemeiner ont déclaré à Reuters qu’ils avaient publié ses articles après qu’il leur avait présenté des articles par courrier électronique. Il n’a pas demandé de paiement pour son travail et ils n’ont pris aucune mesure pour vérifier son identité. “Nous ne sommes pas une opération de contre-espionnage”, a déclaré un rédacteur en chef…

    Une excuse aussi pathétique que minable. Car c’est un secret de polichinelle qu’Israel a lancé une vaste opération de propagande en ligne depuis la colonisation et le début du génocide palestinien. Des milliers de trolls sionistes sont quasiment sur les réseaux sociaux pour s’attaquer aux défenseurs des palestiniens. Même un papier de caniveau vérifie un peu les informations d’un auteur, avant de publier ses excréments en ligne.

    Bien que les articles d’Oliver Taylor n’aient pas eu le plus grand engagement, ils sont toujours très dangereux car ils peuvent répandre de la désinformation derrière un masque réaliste qui devient de plus en plus difficile à identifier comme faux.

    Malheureusement, Oliver Taylor n’est pas unique. La semaine dernière, The Daily Beast a dévoilé tout un réseau de journalistes deepfake diffusant de la propagande en ligne. Donc, si vous pensiez que “ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet” était vrai auparavant, alors cela doit être une norme. “Tout est faux sur internet”… incluant peut-être cet article.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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