Ban du VPN en Inde, une question de souveraineté


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  • Le parlement et le ministre de l’Intérieur en Inde réfléchissent à un ban des VPN en Inde. Au delà des arguments moisis qu’on sort sur la protection de la vie privée, c’est surtout une question de souveraineté.


    Le parlement et le ministre de l'Intérieur en Inde réfléchissent à un ban des VPN en Inde. Au delà des arguments moisis qu'on sort sur la protection de la vie privée, c'est surtout une question de souveraineté.
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    Depuis une semaine, on voit une effervescence particulière autour des VPN en Inde. Un comité et un membre du parlement envisagent un ban des VPN même s’ils n’ont fourni aucune date ou même si la loi sera voté. Au niveau mondial, l’utilisation des VPN a explosé, surtout depuis 2020 où on a forcé des centaines de millions de gens à travailler en ligne de chez eux.

    Cela nécessitait une connexion sécurisée et on ne doit pas oublier que l’Inde a eu l’idée stupide d’imposer un confinement du jour au lendemain. A cette époque, le VPN a été utilisé massivement par les travailleurs indiens et le gouvernement l’avait même encouragé et maintenant, ils veulent le bannir un an plus tard. Qu’est-ce qui s’est passé ?

    Eh bien, on s’est aperçu que le VPN favorisait les activités illégales. Le piratage, qui est un problème majeur en Inde, a explosé avec l’utilisation des VPN puisqu’il permet de casser facilement les restrictions géographiques. Mais surtout, cela a aussi favorisé l’apparition de marchés noirs sur le Dark Web où des cyber-criminels pouvaient sévir en toute impunité. Cependant, cela reste une minorité comparé à tous les avantages, en termes de sécurité, que cela apporte aux travailleurs.

    Il y a une chose qu’on ne peut pas nier sur le gouvernement indien est qu’il ne négocie pas avec la souveraineté. Quand on utilise des VPN, les données sont certes chiffrés, mais ils passent par des serveurs qui sont hors du territoire national. C’était déjà le cas auparavant, mais avec le confinement, des instituts gouvernementaux ont utilisé des VPN et leurs données sont passés par des serveurs étrangers.

    C’est la principale raison pour laquelle la Russie a banni les VPN. Le VPN n’est pas souverain. Son rôle est de fuir les restrictions nationales et donc, pour lui, le monde idéal doit être sans frontières. Evidemment, vous pouvez dire que votre maison idéale ne doit avoir aucune porte ou fenêtre et ainsi, toutes les mouches à merde pourront rentrer, mais c’est votre opinion.

    L’Inde tente de récupérer sa souveraineté numérique depuis des années. Etant donné l’un des pays les plus connecté au monde avec le prix de la connexion au gigaoctet qui est moins chère qu’une tasse de thé, on a vu l’exemple de la souveraineté avec l’affaire d’Uber, mais aussi d’Internet.org, cette abomination lancée par Facebook pour proposer un “internet gratuit”, mais uniquement sur des applications autorisée. Un internet pour les pauvres en somme.

    Ensuite, l’argument selon lequel le fait d’utiliser un VPN vous apporte une sécurité irréprochable est aussi stupide que dire qu’une porte blindée va vous protéger alors que le mur de votre maison sont en papier. On ne compte plus le nombre de failles découvertes dans les VPN avec les données de millions d’utilisateurs qui se sont envolés dans la nature.

    Le VPN apporte une certaine sécurité chez les particuliers. C’est un outil de grand public pour de la sécurité de grand public. Mais la sécurité et la souveraineté au niveau national sur le plan numérique, ne peut pas se baser sur un outil qui coûte 10 dollars par mois.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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