La franc-maçonnerie à Madagascar : l’arnaque du siècle


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  • Il est difficile d’imaginer qu’un concept aussi ésotérique, aussi étriqué et aussi franco-français, que la franc-maçonnerie soit aux premières loges à Madagascar, un pays aux antipodes géographiques et sociales de ce mouvement, mais la bonne santé des loges maçonniques dans le Madagascar moderne, montre que le pays est tout sauf indépendant et les colons ne sont pas toujours ceux qu’on croit.


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    En 2021, alors que le monde entier tombait dans la bêtise du covidisme, en s’enfermant et en s’injectant du sirop guérit-tout à tour de bras, Madagascar accueillait la Conférence mondiale de la franc-maçonnerie. Dans le Centre international de conférence à Ivato, ils avaient mis des rideaux noirs aux fenêtres pour dessiner la caricature de pauvres bougres dans des costumes de carnaval qui font des messes basses et qui font semblant de contrôler le monde, en ayant accès à des secrets inavoués. Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon ils auraient été foudroyés par le Divin qui n’aime pas qu’on s’octroie des droits en son nom.

    Mais cela a levé les sourcils, même si elle est démodée et que rien ne s’y passe à part des rites rabougris et des échanges de carnet d’adresse, l’influence des sociétés secrètes ne saurait être minimisé, car c’est un vernis ésotérique et prétendument humanitaire de l’oligarchie la plus féroce et au fait qu’une petite clique de parvenus se considèrent toujours comme les maitres du pays. L’histoire de la franc-maçonnerie à Madagascar remonte aussi loin qu’on s’en souvienne. Les premières sociétés secrètes réunissaient des étudiants qui luttaient contre la colonisation dans les universités d’Antananarivo. Officiellement, la première loge maçonnique date de 1890 avec la loge IMERINA

    Mais on a aussi des traces franc-maçonniques dans l’époque monarchique. La conversion de Ralaiarivony au protestantisme, qui détruira le culte d’Andrianampoinimerina, prouve que la franc-maçonnerie britannique était bien à l’oeuvre. A partir des mouvements indépendantistes, les franc maçons vont s’installer durablement en politique, dans l’économie et dans les médias. Si autrefois, ils étaient fiers d’afficher leur appartenance à l’ordre initiatique, aujourd’hui, on retrouve les mêmes au Rotary Club ou au Lion’s Club. Les franc-maçons vont être déterminants pour assurer la transition en douceur du régime colonial vers “l’indépendance” en garantissant que les intérêts français ne seraient pas menacés. Et le fait que près de 60 après l’indépendance, on retrouve les mêmes entreprises, qui faisaient la fierté de la colonisation, être parmi les plus puissantes dans le pays avec des noms comme Henry Fraise, Colas ou la Société générale, montre que les générations de franc-maçons se sont succédé dans l’ombre en tissant patiemment leur toile de pouvoir.

    La franc-maçonnerie est d’abord un club de rencontre, d’échangisme et d’entre-léchage. Ce sont des gens bienpensants, des élites dominantes qui ont toujours foulés la légitimité du peuple, considérant qu’il est trop bête pour penser et trop grossier pour dire quoi que ce soit et qu’il est donc normal de parler à sa place.

    L’élite malgache, toute classe politique confondue, n’a jamais accepté de donner le pouvoir au peuple. La seule exception a été l’arrivée de Ratsimandrava, mais il n’a duré que 5 jours avant de se prendre une balle dans la tête. Comme quoi, si vous parlez de vraie démocratie dans ce pays, votre espérance de vie ne dépassera pas une semaine. La franc-maçonnerie a des membres parmi la classe politique malgache quelle que soit le clan, car dans un pays aussi religieux que Madagascar, vous devez avoir la bénédiction de l’église protestante ou catholique pour accéder au pouvoir. Sans elles, point de salut. Et la franc-maçonnerie et l’église sont deux catins qui travaillent ensemble pour arnaquer le client, le premier le séduit tandis que le second va l’égorger pendant son sommeil.

    Le premier cercle de pouvoir est donc sécurisé. Et paradoxalement, nous avons les deux types de franc-mac. Le premier est bigot et va considérer les valeurs religieuses et l’autre qui sera anticlérical. En fait, les premières loges maçonniques ont surfé sur l’anticléricalisme pur et dur. L’émancipation, l’abolitionnisme et tous ces bêtises bienpensantes qu’on raconte pour être dans le camp des gentils, car il suffit d’avoir quelques billes en historiographie pour comprendre que l’indépendance n’était que de l’assimilationnisme déguisé. Les premiers “indépendantistes” combattaient surtout le Code de l’Indigénat qui faisait une différence entre les citoyens français de la métropole et les colonisés. C’est ensuite qu’on va le transformer en lutte pour l’indépendance, souvent par dépit et manque de choix. L’exemple de Rabearivelo avec Maurras est frappant à ce titre.

    La franc-maçonnerie actuelle a gobé tous les délires du progressisme. Pendant le régime Rajoelina, le parlement, sans succès, a tenté de faire le forcing sur une loi qui massifierait l’avortement via l’ITG (Interruption thérapeutique de grossesse) et même s’il avait utilisé une sous-fifre métisse pour être la tête de bélier, on sait aujourd’hui que c’est la franc-maçonnerie et une partie des élites, biberonnés à la gauche française qui étaient derrière.

    Sur l’économie, la mainmise de la franc-maçonnerie à Madagascar est totale. D’une part, comme les grands secteurs de l’économie comme le BTP, l’industrie, la banque, la grande distribution sont monopolisés par les français et le patronat français est totalement infesté de franc-macs, alors on n’est pas surpris de voir l’omniprésence de leurs réseaux. Aujourd’hui, ils sont plus agressifs et avancent à visage découvert, car ils savent que leurs positions sont bombardés par l’artillerie étrangère, à savoir, l’ONGcratie anglo-saxonne qui a aussi mis la main sur de nombreux cercles du pouvoir dans le pays.

    Et évidemment, le social et l’humanitaire n’échappe pas à leurs griffes. Le Rotary Club ou le Lions Club, en tant qu’officines bien documentés de la franc-maçonnerie est un secret de polichinelle. Mais avant tout, au delà de l’aspect mystico-religieux, la franc-maçonnerie malgache est avant tout un club de rencontre où des dirigeants et des responsables peuvent se rencontrer, échanger leurs bons plans pour dépecer un pays dans les règles de l’art. Certes, pour la publicité, ils peuvent faire des bonnes oeuvres de temps en temps, mais ce n’est pas parce qu’un pillard donne une pièce à un mendiant après avoir dépouillé une maison qu’on doit l’absoudre d’être un pillard. Fondamentalement, la franc-maçonnerie parasite le pouvoir en en court-circuitant le débat démocratique, même si avec l’âge, la démocratie me semble être la plus grande fumisterie jamais inventée afin de mettre les peuples sous l’égide de la Loi, en oubliant que cette dernière est avant une statue de plâtre et de marbre.

    Dans les salons feutrés et les froufrous de cette élite, qui voit le monde lui échapper à grand pas. Car le Nouveau monde, avec les nouveaux venus de l’Asie et de l’Eurasie, sont beaucoup plus puissants que quelques mecs, portant des vêtements d’influence et de puissance, même si c’est juste de l’apparat. Dans ce contexte où la France, fille ainée de la franc-maçonnerie, voit son influence se réduire comme peau de chagrin, il est normal qu’elle se batte bec et ongles pour garder le peu qui reste. La lutte d’influence, la France l’a déjà perdu à Madagascar, car le chinetoque, avec ses chèques en blanc, n’a pas besoin d’une mystique en carton pour se payer les politiciens. Cependant, les élites malgaches, grandes amoureuses de la franc-maçonnerie et qui adoreront toujours la France et son élite dégénérée, vont mettre des batons dans les roues de ce nouveau monde. Car si l’ancien monde perd ses privilèges, alors cette élite qui n’a pas de national que le nom, risque de disparaitre dans les limbes par la même occasion.

    Ce dernier point étant le mieux qui puisse arriver à ce pays. Le corps malgache est infesté de sangsues depuis bien trop longtemps.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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