Est-ce que Star Citizen est une impasse frauduleuse ?


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  • Star Citizen est en développement depuis 7 ans avec plus de 250 millions de dollars investis. Et pourtant, le jeu est à peine jouable.


    Star Citizen est en développement depuis 7 ans avec plus de 250 millions de dollars en investissement. Et pourtant, le jeu est à peine jouable.
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    Star Citizen est la baleine blanche de Moby Dick. Une sorte d’épopée fantastique et totalement délirante d’un monde où des gens sont prêts à mettre des milliers de dollars pour le jeu ultime. Les plus sceptiques diront que Star Citizen est une fraude massive. Mais c’est bien plus compliqué et ce jeu est le symptôme d’une industrie à la ramasse, croulant sous des milliards de dollars. Et des joueurs qui peuvent tomber dans des pièges aussi grossiers.

    Star Citizen, des mondes infinis à bord de superbes vaisseaux

    La promesse de Star Citizen est alléchante. En fait, c’est la promesse ultime. Le Saint-Graal du jeu vidéo. Un jeu total où tout est possible. Voyager à bord de vaissaux magnifiques pour explorer l’univers avec plus de 100 systèmes solaires différents. Combattre les autres joueurs dans des batailles épiques à la Eve Online.

    Mais aussi commercer et explorer individuellement les mondes à pied en découvrant des univers sauvages et incroyables. Créer un tel jeu est impossible et Chris Roberts, le cerveau derrière Star Citizen pense que c’est possible. Chris Roberts est une légende dans le mondes des jeux vidéo.

    Star Citizen est en développement depuis 7 ans avec plus de 250 millions de dollars en investissement. Et pourtant, le jeu est à peine jouable.

    Il est célèbre pour avoir créer Wing Commander, un célèbre jeu de combat spatial. Le jeu a connu un tel succès qu’il a été adapté en série et il a donné de nombreuses variantes. On pourrait même dire que Chris Roberts a crée un nouveau genre dans les jeux vidéo. De quoi s’asseoir sur le fauteuil des légendes. La carrière de Chris Roberts est longue, mais également chaotique. Il est passé par Hollywood où il a fait quelques films oubliables, mais aussi quelques légendes du cinéma comme Lord of War. Chris Roberts a aussi une vie personnelle très mouvementée.

    Une montagne de fric, accouchant d’une souris

    Mais en 2012, il débarque en criant : “Je suis de retour” comme Terminator et il annonce une sorte de remake complet de Wing Commander, mais beaucoup plus ambitieux avec la promesse d’un jeu infini. Vous l’achetez une fois et vous avez un jeu pour le reste de votre vie. Ce sera Star Citizen.

    Dans un premier temps, Chris Roberts va lancer une campagne de financement participatif qui explosera rapidement. L’objectif était d’obtenir 500 000 dollars, il obtiendra plus de 2 millions au total. Ce qui est hilarant et triste à souhait est que dans ce projet, on pouvait lire qu’avec avec une contribution de 30 dollars, on allait avoir une copie fini du jeu pour novembre 2014. On est en 2019 et on attend toujours.

    Star Citizen est en développement depuis 7 ans avec plus de 250 millions de dollars en investissement. Et pourtant, le jeu est à peine jouable.

    Quand vous atteignez 400 % de votre objectif financier, alors on peut penser que vous avez largement de quoi finir le jeu. Mais non, Chris Roberts est devenu toujours plus ambitieux pour Star Citizen. Il s’est mis à promettre une montagne de trucs. Une personnalisation à souhait, des mondes aussi diversifiés que riches, une interaction très poussée avec les autres joueurs. Cela a augmenté le financement nécessaire et en 2019, Star Citizen a déjà investi plus de 250 millions de dollars.

    Le résultat est un jeu à peine fini. Oui, on peut avoir une version en développement, destinée aux développeurs pour les contributeurs. Mais c’est buggé à mort et il y a à peine 25 % du contenu proposé. Star Citizen est un simulateur de vol spatial, massivement en ligne et multijoueur. Mais Cloud Imperium Games, le studio fondé par Chris Roberts, va aussi proposer Squadron 42, une version solo en mode campagne. Annoncé pour 2014, le studio estime qu’une bêta sera disponible à la mi-2020. Les promesses, cela n’engage que ceux qui les font.

    Est-ce que c’est une fraude ?

    Un jeu qui est développé depuis 7 ans et qui n’a accouché que de 25 % de son contenu. Plus de 250 millions de dollars, soit bien plus que n’importe quel titre AAA. Est-ce qu’on ne pourrait pas parler de fraude. Eh bien, non, Star Citizen est plutôt un gigantesque merdier de mauvaise gestion et d’une incompétence stellaire.

    L’argent est bien investi dans le jeu et Cloud Imperium est plutôt transparent avec ses comptes. Sa masse salariale a atteint 30 millions de dollars en 2018 pour environ 400 développeurs, répartis dans 5 studios dans le monde entier. Mais la question à se poser : Quelle est la part des 30 millions dans la direction, composée de Chris Roberts.

    Par ailleurs, la micro-gestion est catastrophique. On a parfois des semaines de retard pour des détails cosmétiques sur un vaisseau. Et comme Chris Roberts se comporte comme un tyran, chaque décision doit avoir son approbation. Un seul homme pour créer un jeu total et infini, cela relève du délire plutôt que de l’ambition.

    Des vaisseaux qui peuvent couter des milliers de dollars dans Star Citizen

    Mais d’où viennent les 250 millions de dollars. Parfois, ce sont des investisseurs qui se font pigeonner, mais on a une bonne volière avec les joueurs. Dans Star Citizen, les joueurs peuvent commencer à jouer à partir de 45 dollars. Ils auront un vaisseau de base. Mais le modèle économique se base sur l’achat de cosmétiques comme c’est le cas dans de nombreux jeux.

    Vous pouvez acheter des vaisseaux contre de l’argent réel et il y a en pour tous les gouts. Minage, combat, exploration, petite taille, gigantesque, etc. Chaque vaisseau est vendu à un prix différent et le plus cher d’entre eux est le Kraken qui coute la bagatelle de 1600 dollars.

    Star Citizen est en développement depuis 7 ans avec plus de 250 millions de dollars en investissement. Et pourtant, le jeu est à peine jouable.

    Kraken, un vaisseau coutant 1600 dollars dans Star Citizen

    Ainsi, Forbes nous rapporte le cas de Ken Lord qui a porté plainte, car il a dépensé près de 4500 dollars dans l’achat de vaisseau. Et que même après la plainte, il a continué d’en acheter. C’est ballot pour la pertinence de la plainte. Et Star Citizen, avec ces comportements, est plus proche d’une dérive sectaire plutôt qu’un désir de faire progresser le jeu.

    Trop de dépenses pour en sortir dignement

    C’est le même piège qu’on retrouve dans les jeux d’argent, mais également des jeux avec des coffres à butin. Le principe est le même. On crée un engouement inatteignable ou une impatience pour forcer le joueur à dépenser encore et encore. De la même façon qu’un fan boy d’Apple va continuer à acheter des machines à 5000 dollars ou un Smartphone à 1000 dollars.

    Ce n’est pas qu’il est con. Simplement le fait que le cout de sortie est tellement élevé puisqu’il revient à reconnaitre qu’il a été pris pour un débile pendant tout ce temps. Et plutôt que d’en sortir, on continue de s’enfoncer. Ce n’est pas la faute de Star Citizen, mais bien le comportement des joueurs. Un jeu total et infini n’existera jamais… en tout cas, pas avec les technologies habituelles.

    Des secteurs sauvages sans aucune loi

    Star Citizen montre également l’aspect totalement sauvage de deux secteurs, variantes de la technologie. La première est le financement participatif. Quand vous annoncez 500 000 dollars et que vous atteignez 2 millions, alors vous devez livrer le produit sinon il faut tout rembourser.

    Le manque de législation dans les campagnes de financement participatif a fait qu’on pu voir des arnaques gigantesques. Qui se souvient de la Pebble, Smartwatch qui avait levé 43 millions de dollars. Ou encore de la Ouya, console de jeu à 8 millions dollars.

    Star Citizen est en développement depuis 7 ans avec plus de 250 millions de dollars en investissement. Et pourtant, le jeu est à peine jouable.

    Gillian Anderson, mise à contribution dans Star Citizen

    Le second aspect est que le secteur du jeux vidéo est devenu tellement financiarisé qu’on ne s’étonne même plus des montagnes de fric qui sont investi dedans. Des espèces de trous noirs qui aspirent tout sans aucune explication et déconnectés des mécaniques réelles de la société. Et cela ne fera que s’aggraver, car la frontière s’effrite entre le cinéma et les jeux vidéos. De grands acteurs sont payé des millions de dollars pour prêter leur voix ou faire la promotion du jeu.

    Star Citizen n’a pas hésité à recruter Gary Oldman (antagoniste dans Léon ou Le Cinquième élément), Mark Hamill (Luke Skywalker dans Star Wars), Gillian Anderson (Dana Scully dans X-Files) pour faire de la promotion en grande pompe, typique des Shows américains. Mais est-ce que tout ce ramdam est vraiment nécessaire. Faire un bon jeu ne nécessite pas de grands acteurs.

    Le destin prévisible de Star Citizen

    Mais cessons de dramatiser et de broyer du noir. Star Citizen sortira un jour ou l’autre. Il y aura une version finale, mais ce ne sera pas étonnant qu’il ne contienne que 50 % du contenu promis. Quand vous avez des investisseurs qui ont mis des centaines de millions de dollars, alors il est évident que vous devrez payer la facture un jour ou l’autre. Chris Roberts devra abandonner les droits du jeu à un de ces investisseurs.

    Ce dernier contactera un autre studio pour le sortir à l’arrache et pour clore définitivement le chapitre de ce merdier. La baleine blanche sera harponnée, mais il ne restera que la peau et des squelettes à la fin d’une saga qui montre surtout des dérives colossales dans les jeux vidéos plutôt que des ambitions démesurées d’un génie incompris de la masse.

    Source : Forbes, CanardPC

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

    Pour me contacter personnellement :

    8 réponses

    1. eric dit :

      Les promesses, cela n’engage que ceux qui les font.

      que ceux qui les écoutent , en fait !

    2. Mes6z dit :

      Bonjour

      Il n’est en developpement que depuis 5 ans hein. Il y a 7 ans c’était le lancement du kickstarter et pas du developpement.
      Dans l’article pas mal d’erreur comme celle ci sont présentes…
      Les articles comme celui ci, n’engage que ceux qui les font. 🙂

    3. Paanda dit :

      Votre article, présente beaucoup d’incohérences et de fausse informations, cela démontre soit une méconnaissance du sujet soit…. je ne vois rien d’autres !

      Star Citizen n’est pas en dev depuis 7 ans
      Ce n’est absolument pas un jeu dans sa forme actuelle
      Vos conclusion n’appartienne qu’a vous, il serait bon a mon sens de les tempérer. il est légitime d’avoir des interrogations .
      Je ne vais pas m’étaler sur le sujet parce que c’est du pompage de chez forbes .

      +1 pour avoir citer vos sources, de qualité….

    4. Romain dit :

      Ils passent leurs temps a faire des vaisseaux alors que l’on peut même pas échanger de l’argent entre joueurs, et le jeux solo franchement on s’en tape, il faut du gameplay, pouvoir créer des corporation des alliances, conquérir des territoires ou il y a des ressources et virer cette boutique a vaisseau qui tuera le gameplay

    5. Canard Vilain dit :

      Comme cet article sent le vieux… et maintenant la mauvaise foi du rédacteur saute aux yeux…
      Les sources étaient bien mauvaises…
      impossible de tenir le même discours aujourd’hui… et même si le jeu n’est pas sorti ,tout une communauté joue des millions heures chaque année…
      La prochaine fois, ne vous ridiculisez-pas…restez silencieux et découvrez vraiment la magnifique aventure à laquelle vous pourriez même participer

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