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Covid-19 : Se méfier du Remdesivir comme de la peste

Le Remdesivir est un traitement prometteur contre le Covid-19. Mais les milliards de conflits d'intérêt et l'opacité de ce médicament ne va qu'empirer les choses.

unsplash-logoChristopher Burns

Vous avez sans doute remarqué que depuis quelques jours, les médias de masse ou spécialisés chantent à tue-tête la gloire du Remdesivir contre le Covid-19. Un comprimé et vous êtes guéri, tellement cela parait simple sur le papier. Mais disons que la réalité est loin d’être aussi mielleuse et que c’est surtout une énorme pompe à fric lancée par Gilead Sciences, le fabricant derrière ce médicament.

Mais avant tout, mettons les choses en clair. Dans des petits essais cliniques, le Remdesivir est assez efficace pour baisser la charge virale du Covid-19. Ainsi, c’est une étude chinoise publiée le 4 février 2020 dans Cell Research qui a mis le feu au poudre. Les chercheurs ont testé plusieurs médicaments et deux sortent clairement du lot, le Remdesivir et la chloroquine. La baisse de la charge virale par le Remdesivir est plus importante.

Mais la conclusion des auteurs est quasiment sans appel, les deux sont hautement efficaces contre le Covid-19. Alors pourquoi se branle-t-on pour le Remdesivir et parmi les branleurs, j’inclus la communauté médicale, scientifique et tous les professionnels de la profession et qu’on condamne au bagne, la modeste chloroquine ? La réponse est dans la question, ça se saurait si la médecine moderne était pour les pauvres.

Je peux vous en parler du Remdesivir. Je ne suis pas un virologue, un chimiste, un infectiologue, mais ayant géré un site d’actualité scientifique depuis 2015, j’ai assisté à la naissance, à la prétendue gloire et à la chute infernale du Remdesivir. Il a été créé par Gilead Sciences et on en parlera de cette saloperie d’entreprise. Le Remdesivir a commencé à être annoncé comme le remède miracle contre l’Ebola en 2015 avec un essai sur des macaques qui avait donné de bons résultats.

Des revues comme Science, Nature et je ne parle même pas des médias médicaux qui disaient que ça y est, on avait le traitement contre l’Ebola. Ensuite, on a eu des essais cliniques sur les Ebola. On se trouve en pleine épidémie de l’Ebola à l’époque, et donc, le monde était prêt à passer à la caisse. Je vous raconte la scène, quand Ebola a vu le Remdesivir, il a fait ça :

L’échec a été cuisant. Le traitement était légèrement efficace, mais la mortalité des patients était à plus de 50 %. Oui, on aurait guéri sans doute le patient, mais il est mort entre-temps. C’est ballot ! Et j’ai vu ces connards de journalistes et de pétasses, se tortiller le cul, pour expliquer une défaite aussi cuisante alors qu’ils avaient passé des mois à nous vanter les mérites. Le Remdesivir a été rangé dans les tiroirs en catimini et on l’a ressorti contre le SARS où il démontrait une bonne efficacité. Normal, passer de l’Ebola à une grippe, c’est comme passer de la Ligue des champions au CFA, le niveau est légèrement différent.

Et nous revoila reparti pour un cirque en 2020, car Big Pharma a trouvé l’occasion de recycler son médicament contre le méchant Covid-19 et que cette fois, c’est le monde entier qui est le client. Parfait, me dirait les actionnaires de l’entreprise. On pourrait dire que s’il marche contre le Covid-19, alors où est le problème ? Le problème, petit papillon, vient de son fabricant, Gilead Sciences qui est du pus du patte en termes d’entreprise et de mafia pharmaceutique.

Rappelez-vous en fin février 2020, quels étaient les autres médicaments “ultra prometteurs” contre le Covid-19 ? Le Lopinavir et le Ritonavir qui appartiennent à Abbot, un autre sinistre nom de Big Pharma. En fait, ces deux médocs, sont commercialisés sous le nom de Kaletra par AbbVie qui est le résultat d’une scission avec Abbot. Les effets secondaires du Kaletra sont tellement dégueulasses que je vous le dis, je préfère mourir du Covid-19 ! Et on a aussi l’histoire du Tamiflu.

Le Tamiflu était promu comme un médicament contre la grippe. Et de nombreux gouvernements en avaient acheté des tonnes (500 millions de livres pour l’Angleterre et 1 milliards d’euros pour la France) et on s’est aperçu par la suite que le Tamiflu était totalement inefficace contre les infections grippales. Devinez qui avait co-inventé le Tamiflu ? Gilead Sciences. Entre fils de pute, on s’assemble langoureusement.

Gilead Sciences est aussi connu pour le Sofosbuvir, un médicament contre l’hépatite C. Disons qu’il y avait un léger souci, c’est que l’entreprise vendait le comprimé à 1000 dollars. La boite coutait plus de 80 000 dollars (aux Etats-Unis). Vous allez me dire, mais on est dans une pandémie mondiale et Gilead, le gentil, va proposer le Remdesivir à pas cher. Oui, je pourrais dire aussi que Macron est un communiste-marxiste et que Juncker n’a jamais bu une seule goutte d’alcool dans sa vie. A créer des perceptions du réel, on peut tout faire.

En mars 2020, la FDA a donné le titre de médicament orphelin au Remdesivir. Le médicament orphelin octroie une licence exclusive au fabricant pendant 7 ans. Il est donné quand le médicament est pour moins de 200 000 personnes aux Etats-Unis. Comme il y a peu de patients, alors il faut que le comprimé coute le plus cher possible pour que Big Pharma puisse payer des îles privées à ses actionnaires. Malgré le fait que Gilead a fait semblant de dire qu’il refusait cette classification, je peux vous garantir que dans le conseil d’administration, ça doit être partouze et Dom Pérignon.

Je rappelle que dans l’étude qui a tout déclenché, la chloroquine et le Remdesivir sont équivalents en termes de baisse de la charge virale. Et les deux nécessitent une prise rapide après l’infection. Donc, on peut parier que le Remdesivir, comme la chloroquine, ne sera pas efficace chez les patients, qui ressemblent à des poissons hors de l’eau en réa.

Donc, à efficacité équivalente, pourquoi ne choisit-on pas la chloroquine. Les gouvernements européens ont bien dépensé des milliards d’euros pour le Tamiflu qui n’a absolument rien donné. Et si la chloroquine ne marche pas à large échelle, alors ce n’est pas grave, on passera à autre chose. Mais non, on impose le Remdesivir qui est un nouveau médicament, qui n’est pas encore sur le marché, dont on ignore totalement la pharmacovigilance et on le considère comme un remède miracle ?

Une chose très importante est qu’on doit comprendre les différentes phases de la maladie du Covid-19. Dans les premiers jours de l’infection, on aura des symptômes bénins comme la fièvre ou de la toux. Ensuite, vous aurez le système immunitaire qui va déclencher sa riposte. Et c’est donc cette réponse immunitaire qui tue les patients. Car au fur à mesure que la maladie progresse, la charge virale baisse. Et quand le patient est admis à l’hôpital pour une détresse respiratoire, il n’a quasiment plus aucun virus dans l’organisme, c’est uniquement son propre système immunitaire qui est en train de le tuer (c’est comme ça avec de nombreux virus). Et c’est lorsqu’il n’y a plus de virus que vous lui administrez le Remdesivir qui est un médicament anti-viral ! Cela ne peut pas marcher.

Donc, il faut le donner début de l’infection, mais à ce moment là, les symptômes sont trop bénins pour lui donner un médicament aussi toxique. Le Remdesivir a des effets secondaires monstrueux. Les chinois ont été les premiers à l’utiliser et à chaque fois, les patients ont dû abandonner le traitement, car le Remdesivir était trop toxique. Au début de l’infection, la chloroquine est beaucoup moins toxique, on connait ses effets secondaires depuis 50 ans et l’azithromycine est un antibiotique très fréquent. J’ai pris de la nivaquine, qui contient de la chloroquine, pendant 15 ans et je n’ai jamais eu le moindre problème, donc, ne venez pas me dire que c’est dangereux.

En fait, quand j’étais enfant, j’ai vécu dans une petite ville de Madagascar pendant 1 an. Il n’y avait qu’une seule école gérée par les bonnes soeurs. Tout le monde y allait et on avait un “jeudi nivaquine”. Chaque semaine, on sortait une heure plus tôt de la classe du matin et tout le monde prenait sa dose de deux nivaquines pour lutter contre le paludisme comme un traitement préventif. Des milliers d’enfant ont pris de la chloroquine pendant des années sans le moindre problème. Quelqu’un qui ose dire que la chloroquine est dangereuse est à la fois un escroc, un incompétent ou un corrompu et dans les crétins de scientifiques qui dénigrent la chloroquine, ils ont ces trois tares.

Les valises de billet doivent s’entasser à l’INSERM et dans le sac à main de Buzyn. On va me dire que la baisse de la charge virale est plus importante avec le Remdesivir dans l’étude chinoise, mais cette dernière n’avait pas utilisé l’Azithromycine, un antibiotique largement utilisé dans le monde, en combinaison avec la chloroquine comme l’a fait le Pr Raoult et d’autres équipes à travers le monde. Si la chloroquine seule baisse un peu la charge virale alors l’ajout d’un antibiotique augmente considérablement les effets.

Et il y a autre chose.

Voici la structure chimique de la chloroquine :

Et voici celle du Remdesivir :

Oui, c’est une merde chimique sans nom. Sa synthétisation est un cauchemar absolu. A Taiwan, il a fallu une équipe de 7 chercheurs pour synthétiser 1 gramme de Remdesivir avec 99 % de pureté. Et il leur a fallu quelques semaines pour le faire. 1 gramme ! Bien sûr, quand on passe à la production de masse, alors on peut accélérer considérablement le processus, mais ce sera 1 000 fois plus lent et 10 000 fois plus cher que de produire en masse la chloroquine.

Si le Remdesivir est démontré par des essais (souvent bidonnés comme ça a été le cas avec le Tamiflu), alors on risque d’avoir une demande très forte pour une offre qui sera très faible. Les prix vont grimper au plafond et Gilead Sciences pourra ajouter d’autres îles privées à ses actionnaires. Et on le répète, c’est un nouveau médicament, ils vont le rusher comme des porcs, négliger les effets secondaires et on va se retrouver dans une énorme merde.

On peut dire qu’il y a peu d’argument scientifiques pour la chloroquine contre le Covid-19, mais il n’y en a absolument aucun pour le Remdesivir. Mais on va nous l’imposer, car l’épidémie de peur est bien plus efficace que le bon sens.

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