Covid-19 : L’avènement du romantisme, de la collapsologie et de l’extinction des Lumières


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  • Cette crise du Covid-19 va permettre un essaimage grandeur nature sur des variantes et même des perversions du romantisme avec des idées comme le Club de Rome, la collapsologie ou encore les Lumières.


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    Dans son historique, le courant du romantisme, ayant eu sa gloire au 19e siècle, a toujours été contre la science proposée par les Lumières. La compréhension de la nature pour en tirer parti a été considéré comme un abus de la science et le romantisme a proposé une voie opposée, avec le respect de la nature, mais également des concepts de l’immatérialité comme l’âme afin de ne pas réduire les maladies mentales, par exemple, à de simples soins de paradis chimiques artificiels.

    On a pensé que le romantisme avait échoué contre les Lumières et la science. Mais au cours du 20e siècle, il y aura une fusion contre-nature qui donnera à la fois des abominations, mais également un nouveau terreau au romantisme. La fusion, amenée par des accouplements politiques plus que douteux, va assembler la science et le libéralisme et sa variante, le néolibéralisme en une seule entité. La science n’est plus au service de la compréhension du monde, mais de sa consommation.

    Que ce soit le droit d’auteur, les brevets et tous les mécanismes du libéralisme vont enfermer les connaissances et la science dans des silos bien verrouillés et la science de nos pères va se transformer comme un outil de développement économique. La science et son exploitation outrancière va également amener les deux Guerres mondiales et la réflexion post-guerre va permettre de se dire que cette science, elle commence vraiment à emmerder et à massacrer les gens plutôt que d’améliorer leur vie. La principale thèse du romantisme s’est justifié de manière glorieuse, que le monde, par la science matérialiste, transforme la planète en une machine. Machine dont les rouages défectueux, les pauvres, doivent être remplacés ou liquidés, pièces ne pouvant plus travailler, les vieux, doivent se faire discrets attendant leur décrépitude dans des maisons qui ne le sont pas moins autants.

    Des tenailles et des marteaux, le travail, comme principal projet de société, un esclavagisme largement chanté à tue-tête par les médias, viles prostituées du pouvoir dominant. Le romantisme n’a pas eu raison, mais la science en se corrompant avec la classe bourgeoise, la politique et les intérêts personnels, est devenue la même bête immonde qu’elle prétendait autrefois combattre avec l’Eglise et le pouvoir monarchique.

    Le Club de Rome avec les thématiques de la décroissance et de l’exploitation abusive des ressources va permettre de créer un nouveau paradigme qui va faire naitre une pléthore de disciplines telles que l’écologie, son exploitation politique avec l’écologisme, l’écologie radicale. Le terme de scientisme, largement utilisé par des médias comme le Monde Diplomatique, où l’idéologie économique et politique dominante s’est déguisé en blouses blanches, maculés de sang et de corruption, va parachever la critique de la science comme une vertu dans un monde totalement détruit, mais qui semble abondant par sa boustifaille.

    La crise du Covid-19 aura deux principaux effets. Et que les gens, qui disent qu’ils vont “renverser le système” ou qu’on “réglera les comptes” sont empreints d’une stupidité confondante, car ils attendent que le gouvernement leur donne l’autorisation de sortir pour faire leur révolution. On veut prendre le pouvoir, mais attendons que la grippe passe ! Drôle de révolutionnaires avec des épées en papier et une gueule bien plus criarde que mordante. Rien n’arrivera et même que le premier effet du Covid-19 sera un retour de baton consumériste où les gens vont consommer comme des porcs, dans une espèce de tentative qu’ils ont conjuré le destin et “qu’ils ont gagnés”. Il est difficile de croire que des poules bien engraissées depuis 50 ans, engluées dans un confort bien douillet, deviennent des vélociraptors.

    Mais le second effet sera plus pernicieux et à long terme. Aujourd’hui, des thématiques comme la collapsologie ou l’effondrement des systèmes reste encore minoritaire et méprisées comme des espèces de discours ubuesques par quelques barbus qui ont trop regardé des séries de zombies et de fin du monde. Toutefois, le Covid-19 leur aura donné raison sur tous les points. Et ce n’est pas à cause de la faiblesse du système, mais bien parce que la science est corrompue jusqu’à la moelle et qu’on a vu son vrai visage rempli de plaies purulentes et d’envies destructrices, on a vu que derrière la peau qui craquèle, on a le mantra absolu de la domination des classes, de la protection mordicus du pouvoir en place et qu’enfin, on a vu des blouses blanches qui sont pétris dans la même pâte faisandée et moisie que les politiciens et les économistes.

    C’est surtout en France que cette fracture s’est révélé béante avec l’affaire de Raoultix. Le peuple contre les bourgeois, le gentil médecin contre les crapules dans des instituts qui n’ont pas vu la lumière ou la pauvreté depuis des lustres. La volonté du peuple contre l’entêtement des pleutres. Indépendamment de la véracité de l’un ou l’autre camp, ce qu’on a vu est que la science officielle a pris parti pour le pouvoir, sans jamais critiquer des décisions initiales qui ont mis le pays à genoux et que lorsque un huberlulu chevelu a osé critiquer une incompétence en série, alors on l’a noyé dans un torrent de boue et de malveillance. On a vu les hyènes médiatiques, les loups apeurés de perdre leur propre carrière, monter au créneau. C’est devenu une bataille politique pendant que le virus rassemblait des cadavres en une pile bien rangée.

    Il y a quelques années, ayant naivement foi en la science, j’avais écrit un article considérant la France comme la plus grande nation obscurantiste. J’y avais égrené les critiques des français contre les principales inventions scientifiques comme le nucléaire, les OGM, les vaccins ou les pesticides. Aujourd’hui, je comprend mieux les raisons de cette critique. Ce n’est pas que la science soit rejetée, mais ses pratiquants sont devenu des croyants dans le dogme du néolibéralisme où ils ne font plus la différence entre les deux. Les multiples scandales sanitaires avec les affaires du sang contaminé et du tamiflu ont créé une méfiance justifiée envers les blouses blanches.

    Et l’INSERM et tous les instituts scientifiques français qui ont refusé, pour des motifs bassement bourgeois et politiques, de proposer le premier traitement venu parce qu’on n’avait rien d’autre sous la main, ont détruit le dernier bastion de confiance qui restait du système. Les politiciens ont ceux qui inspirent le moins de confiance aux gens, les économistes sont encore moins crus, car ce sont fondamentalement des astrologues qui font des mathématiques. La science était la seule qui avait encore la confiance des gens et les scientifiques eux-même l’ont détruit en adoptant une posture de philosophe médiatique et de donneurs de leçon écoeurants devant l’Eternel Imperium Economicus.

    Après cette crise et pendant de nombreuses années à venir, il est fortement recommandé aux scientifiques de bien fermer leur gueule et ne pas pleurnicher que les gueux ne les croient plus. Vous, les scientifiques, sont les principaux coupables, vous n’avez rien fait, vous n’avez rien dit, vous vous êtes couchés comme des chiens galeux devant des maitres de cérémonie. Demander de faire confiance en la science est comme demander de faire confiance à une prostituée, rongée par la syphillis, quand elle promet la fidélité éternelle à un client particulièrement généreux.

    La collapsologie n’a aucune validité scientifique, mais la faillite de la science en a fait une prophétie auto-réalisatrice. L’économie de flagellation va devenir de plus en plus la norme et même s’ils sont aujourd’hui terrés comme des rats, ils vont ressortir de plus belle en hurlant “on vous l’avait bien dit”. L’obscurantisme qui attend la France sera la noirceur des sentiments et une rage de plus en plus destructrice envers le système. On considère les Gaulois comme profondément apathiques et il y a de quoi se poser des questions quand ils lancent des pétitions alors qu’on leur arrache la main et qu’on crève leurs yeux. Et ce sera une violence de plus en plus sourde dans les foyers, des révoltes miniatures, qui va dans les prochaines décennies, ravager le système dans un torrent de haine et de violence.

    Merci à la science pour cette conclusion et on peut dire qu’elle l’a bien cherché !

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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