Coronavirus : Quels risques pour Madagascar ?


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  • Madagascar ne sera pas épargné par le Coronavirus. Et la quarantaine et la fermeture des frontières est une bonne chose si le reste suit derrière. Et à cause du manque d’infrastructures, ce virus frappera le pays tôt ou tard.


    Madagascar ne sera pas épargné par le Coronavirus. Et la quarantaine et la fermeture des frontières est une bonne chose si le reste suit derrière. Et à cause du manque d'infrastructures, ce virus frappera le pays tôt ou tard.
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    Alors que le monde se masque face au Coronavirus, les gens s’étonnent que l’Afrique soit très peu touché. Et pourtant, le continent reste isolé dans sa majeure partie, expliquant qu’il peut s’en foutre du virus. On doit aussi prendre une minute de silence pour féliciter la Chine dont la réaction a été exemplaire. Origine de l’épidémie il y a quelques semaines, la Chine a forcé le basculement avec des mesures stricts et des tests systématiques. Ces crétins d’Européens se croyaient à l’abri, hé hé ! De plus, la situation italienne nous montre ce qui pourrait arriver à Madagascar et les pays pauvres.

    L’Italie, parent pauvre et tête de turc du virus

    Actuellement, l’Italie (15 000 cas, 13 mars 2020) est le pays touché en Europe suivi de la France (2800 cas, 13 mars 2020) et avec la connexion de La Réunion, il est évident que le coronavirus est déjà présent à Madagascar. Le terme de “zéro cas” ne veut rien dire, car il s’agit de zéro cas officiel. La particularité du coronavirus et cela doit être un motif de soulagement est que 80 % auront des symptômes modérés. De plus, on a aussi beaucoup de contaminés asymptomatiques, signifiant qu’ils sont porteurs du virus sans être malade.

    Donc, il n’y a aucune raison de paniquer, car le coronavirus est une pneumonie virale qu’on peut traduire par une grippe carabinée. Les personnes âgées et ceux qui ont déjà des problèmes respiratoires, peuvent avoir des complications. Mais pour nous, à Madagascar, qui avons eu la “chance” d’avoir la peste il y a quelques années, on peut dire qu’on a survécu. En sachant que la peste pulmonaire est mortel à 100 % sans traitement alors qu’on atteint à peine les 2 % pour le coronavirus. Donc, restons tranquille.

    Mais la situation de l’Italie est vraiment intéressante, car le nord du pays est vraiment très pauvre. On tente de trouver des explications pourquoi l’Italie n’arrive pas à contenir le virus, mais c’est simplement parce que les infrastructures de santé sont largement insuffisantes. Il n’y a pas assez de lits dans les hopitaux, les médicaments sont en rupture et les kits de dépistage arrivent au compte-goutte.

    Même si Madagascar, nous disent les autorités, s’est bien préparé depuis février, on ne peut pas combler des lacunes structurelles en quelques semaines. Nos hopitaux sont dans un état catastrophique et on manque d’équipements de base pour soigner de simples grippes. Alors si le coronavirus arrive jusqu’ici et je pense qu’il est déjà là, on peut s’attendre à beaucoup de cas.

    La quarantaine et la fermeture des frontières ne marchent pas non plus

    On parle beaucoup de quarantaine et de fermeture de frontières. Mais c’est une solution sur le court terme. Car comme je l’ai dit, 80 % des porteurs du virus ne savent même pas qu’ils l’ont. Donc, si vous fermez les frontières aujourd’hui, vous ne pouvez jamais être sûr qu’il n’y a pas déjà des porteurs sur le sol et qu’ils n’ont tout simplement pas été détecté.

    La quarantaine, on peut la mettre en place si une ville, en particulier, est touchée. Si Tana est touché (et c’est la ville la plus à risque vu les transports et la concentration de la population), alors la quarantaine sera assez facile, car les villes sont assez éloignés et on l’a déjà fait dans le passé.

    Toutefois, si on se contente de la quarantaine et qu’on n’a pas un dépistage efficace et gratuit, alors c’est inutile. Et on peut reprendre l’exemple de l’Italie avec celui de la Corée du Sud. Ce dernier a eu une épidémie foudroyante il y a quelques semaines et aujourd’hui, elle réussit à la contrôler.

    La Corée avait la même évolution que l’Italie (même proportion de personnes âgées par exemple), mais les Coréens ont tout misé sur le dépistage à grande échelle. Ils ont testé tout le monde, ce qui leur a permis de bien cartographier le virus et de le contenir. L’Italie n’a fait que la quarantaine, mais si vous ignorez même les épicentres dans votre propre pays, vous évoluez à l’aveugle.

    La Réunion et Mayotte, de véritables bombes menaçantes

    Nous pouvons contrôler les arrivées depuis l’Europe et l’Afrique, mais nos vraies menaces sont Mayotte et la Réunion. Ces crétins d’autorités réunionnaises ont fait l’autruche pendant des semaines (comme leurs homologues en métropole) et ils ont simplement annoncé les cas officiels. C’est à dire que ces débiles sont dans la même panade que les italiens.

    Ils ne testent que ceux qui ont les symptomes. Au 14 mars, on avait 6 cas à la Réunion et 1 cas à Mayotte, mais pour combien de cas non détectés. Et à ce que je sache, on n’a pas coupé les liaisons entre la Grande Ile avec La Réunion et Mayotte. Comme on n’a pas de dépistage systématique, dire qu’il y a 1000 cas à Madagascar ou 0 cas à Madagascar revient à la même chose, car on n’en sait rien. Mayotte est beaucoup plus inquiétant, car l’instabilité est encore présente et disons que leurs infrastructures sanitaires, on en rigolerait presque tellement ils sont médiocres. Et dans les îles, si on ne met pas rapidement une quarantaine par quartier, alors le virus a vite fait de faire le tour.

    Ce coronavirus reste assez modéré, mais il est très contagieux. En Italie, on regarde même la contamination dans l’eau potable, car il semblerait qu’il puisse se transmettre par l’eau. Ce n’était pas le cas du coronavirus chinois, signifiant qu’il y a une souche italienne du coronavirus qui circule actuellement. Et selon les analyses sur les précédents coronavirus, il peut rester dans l’air pendant 45 minutes, ce qui augmente considérablement sa contamination.

    En conclusion, Madagascar n’est pas préparé au coronavirus comme le reste des pays pauvres. Il suffit de comprendre la situation italienne pour voir qu’on est plus ou moins dans la merde. Mais cette maladie, on le répète, est minoritairement grave. Donc, ne paniquons et puis, où iriez-vous, on est le pays le moins touché !

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

    Pour me contacter personnellement :

    1 réponse

    1. Anonyme dit :

      je crois que tu deconnes un peu
      amicalement
      francois

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