Pari réussi pour La Quatrième Dimension 2019 (The Twilight Zone)
Quand quelqu’un ambitionne de relancer La Quatrième Dimension (The Twilight Zone), on s’attend à du lourd, surtout avec Jordan Peel à la manoeuvre.

Sommaire
- Jordan Peele considéré comme le nouveau Hitchcock
- La défense des causes sociales de La Quatrième Dimension
- Premier épisode – L’humoriste
- Second épisode – Cauchemar à 30 000 pieds
- Troisième épisode – Replay
- Quatrième épisode – Un Voyageur
- Cinquième épisode – Le Prodige
- Sixième épisode – Six degrés de liberté
- Septième épisode – Pas tous les hommes
- Huitième épisode – Origine
- Dixième épisode – L’homme flouté
- Le mot de la fin
La Quatrième Dimension, connue comme The Twilight Zone (j’utilise les deux titres de manière interchangeable), est un monument de la science-fiction. La plupart des éléments actuels de la pop-culture sont inspirés de cette série qui s’est étalé de 1959 jusqu’à 1964 pendant 5 saisons et 156 épisodes. Il y a eu énormément de tentatives de relancer La Quatrième Dimension, notamment la série de 1985 pendant 3 saisons pour 65 épisodes. Et on a maintenant cette nouvelle The Twilight Zone de 2019, dont l’un des chefs d’orchestre est Jordan Peele.
Jordan Peele considéré comme le nouveau Hitchcock
Personne n’attendait Jordan Peele au sommet de la réalisation. Connu pour être un comique, animateur d’émissions de télévision et de Sitcoms débiles. Puis en 2017, il balance une véritable bombe avec Get Out, un film d’horreur, dénonçant le racisme et s’inspirant de l’univers de Lovecraft. Il a aussi fait une apparition très remarqué dans BlacKkKlansman.
Mais surtout, c’est son film Us en 2019 qui l’a fait monter au podium. Deux films, c’est peu pour dépeindre un réalisateur, mais avec deux succès à la suite, on peut dire qu’on tient quelque chose. Toutefois, Jordan Peele a une grosse tête (au propre et au figuré). Les médias l’ont tellement encensé, célébrant la venue d’un noir dans le club très select des réalisateurs de légende, qu’il tente des paris très risqué comme La Quatrième Dimension.
Tous les oeuvres de Jordan Peele défendent des causes sociales. Le racisme avec Get Out et la misère aux Etats-Unis avec Us. Et The Twilight Zone n’échappe pas à la règle. C’est une série qui estampillée sous le sceau de la bien-pensance, du politiquement correct et de la gauche multiculturelle à la limite du communautarisme.
Et avec certains penchants de droitard, j’ai littéralement éructé devant certains épisodes. Qu’on dénonce les maux soulevés par le multicultularisme, d’accord, mais qu’on le fasse de manière débile et complètement inepte, c’est autre chose.
Donc, je vais résumer chaque épisode de cette nouvelle La Quatrième Dimension pour vous dire ce que j’en pense. Soyez-vous honni si vous ne connaissez pas le principe de The Twilight Zone. Chaque épisode aborde un thème particulier avec des acteurs et une histoire différente. Au début et à la fin de l’épisode, vous avez un narrateur qui aborde l’épisode de manière énigmatique. Chaque épisode recèle un message et le surnaturel n’est qu’un élément de mise en scène.
C’est la morale soulevée qui est importante. Donc, quand La Quatrième Dimension de Peele surfe plein pot sur le gauchisme, cela reste dans la ligne droite de la série. N’oublions pas que le tout premier épisode de la série en 1959 par Rod Serling, concernait l’affaire de Emmett Till, une noire qui a été lynché par la foule au Mississipi parce qu’elle avait été insolente envers une femme blanche. Serling avait changé le nom et le lieu, mais l’affaire était quasiment identique. Ci-dessous, je raconte 9 épisodes au lieu de 10, car j’ai loupé le 9e.
Premier épisode – L’humoriste
Le premier épisode de la La Quatrième Dimension devait démarrer très fort pour nous mettre l’eau à la bouche. Et on n’est pas déçu, les principaux acteurs sont indiens et cela annonce la couleur dans tous les sens du terme. Un humoriste tente de percer dans des restos minables, en dénonçant le pouvoir, mais pas un rire dans la salle.
Un monsieur étrange lui propose une technique, qui est de mettre des trucs personnels dans ses sketchs pour que le public s’en empare. Et là , il va réussir, mais avec des effets légèrement indésirables. On retrouve le parfum de la The Twilight Zone et l’épisode est excellent de bout en bout.
Second épisode – Cauchemar à 30 000 pieds
Le second épisode part sur un tout autre délire, mais qui m’a franchement emmerdé. Un journaliste, souffrant de stress post-traumatique, monte dans un avion. Selon le narrateur, l’avion n’atteindra jamais sa destination. Le journaliste trouve un lecteur MP3 qui lui raconte pourquoi l’avion va disparaitre, mais pas de la façon dont vous pouvez l’imaginer.
L’épisode est ennuyeux, car il est prévisible à des kilomètres. Dès qu’il commence à s’agiter, vous pouvez prédire ce qui va arriver. Toutefois, la fin est assez surprenante et j’ai plutôt bien aimé. Un mécanisme assez simple, mais qui apporte de la nouveauté.
Troisième épisode – Replay
J’ai regardé 9 épisodes de La Quatrième Dimension et Replay fait partie des 3 que je n’ai pas aimé. Ce troisième message possède une espèce de méta-propos qui est très intéressante, mais la mise en scène manichéeene est catastrophe. En gros, c’est la dénonciation des meurtres injustifiés des noirs par des policiers blancs aux Etats-Unis. Une femme noire emmène son fils à l’université. Elle possède un vieux caméscope pour garder des souvenirs.
Mais elle se rendra compte que l’appareil permet de remonter dans le temps. Il y a un policier blanc qui leur en veut, sans aucune raison. Et malgré des innombrables essais, le fils de la femme se fait buter. L’épisode est superbe dans le sens où même si t’as une baguette magique et que tu semble d’en sortir à la fin, le meurtre par les policiers est systémique.
Dans la mesure où tu ne peux pas y échapper, quoi qu’il arrive. Ce que j’ai détesté est cet épisode de The Twilight Zone présente les gentils noirs d’un coté, notamment la scène où ils arrivent enfin à l’université et tous les policiers blancs derrière. Et cette vision manichéenne devient carrément dégueulasse dans un autre épisode. Le méta propos est bon, la mise en scène est intéressante, mais l’histoire est à chier.
Quatrième épisode – Un Voyageur
Un Voyageur nous propose des classiques de La Quatrième Dimension avec les extraterrestres. Dans cette série, nos chers amis, les aliens apparaissent plusieurs fois, pour rajouter une nouveauté scénaristique qui n’est pas vilaine.
Cet épisode se passe dans un trou perdu de l’Alaska et cause sociale oblige, on a la cause des inuits qui sont colonisés par les blancs. L’épisode est plus complexe que ça, que ce soit avec la peur des Russes et Un Voyageur qui arrive pour mettre un peu de piquant pendant le réveillon de Noel. Franchement, je n’ai pas vu venir l’aspect des aliens et c’est très bien trouvé. Toutefois, cela reste un épisode quelconque dans l’ensemble, car les personnages ne sont pas marquants, contrairement au troisième épisode.
Cinquième épisode – Le Prodige
Après mures et vertes réflexions, c’est sans doute l’un de mes épisodes préférés de The Twilight Zone, version 2019. Premièrement, c’est clairement une critique sur Donald Trump et sa présidence plus que stupide. Et pour tous trumpistes en herbe, il faut réfléchir un peu avant de comprendre ce que l’épisode veut nous dire. L’histoire concerne un directeur de campagne, un prodige, qui avait tout pour réussir.
Mais il se vautre lamentablement dans une campagne et il tombe dans l’oubli et l’alcoolisme. Vient un enfant qui fait une vidéo, disant qu’il veut devenir président des Etats-Unis. Et étonnamment, les gens s’y intéressent parce que “c’est quelqu’un de nouveau et d’authentique”. Le directeur de campagne, un asiat au passage, y voit une chance de revenir au sommet et il soutient la candidature. Et à la surprise générale ou non, le gamin de 11 ans devient président des USA.
Là où cet épisode de La Quatrième Dimension est magique est que ce n’est pas une critique contre le gamin, mais contre son entourage. Ce dernier a pensé que parce que vous mettez un enfant dans le bureau oval, il va prendre la mesure de sa fonction et devenir un bon président par magie. Non, il restera un gamin capricieux, instable mentalement, quoi qu’il arrive, car c’est ce qu’il est au fond de lui.
J’étais assez neutre sur Trump, mais après les derniers événements en Iran, je me rend compte ce que le Prodige essai de nous dire. Ce n’est pas parce que vous mettez un animateur de téléréalité dans le bureau ovale qu’il va devenir un bon président pour tous. Non, il restera un connard et un homme du spectacle (c’est à dire une pute) par essence. Et surtout, cela incite tout le monde à faire. Et le directeur de campagne s’en rend compte quand à l’hopital, c’est un enfant de 10 ans qui est le chirurgien… Franchement, très épisode, de bout en bout.
Sixième épisode – Six degrés de liberté
Six degrés de liberté part sur une approche tout à fait originale en utilisant des éléments ultra-stéréotypés. Une fusée, 5 ou 6 astronautes, partent sur Mars pour le premier voyage habité. A quelques minutes du lancement, ils entendent que la Corée du Nord et la Russie ont lancé des missiles nucléaires sur les Etats-Unis.
La fusée a une particularité est que son hublot est fermé, signifiant qu’on ne voit rien à l’extérieur par ses propres yeux, mais uniquement par les caméras. Ils décident de continuer la mission, de 8 mois de voyage stellaire, en ignorant ce qui est arrivé à leur planète. Tout l’épisode va se concentrer sur les tourments psychologiques, rencontrés par ces personnes.
Un des mecs, commence à réfléchir et il se dit que ce n’est pas réel. Que rien n’est arrivé sur Terre et qu’ils ne sont même pas partis. Que tout ça est une simulation. Il prend le risque d’ouvrir le Sas pendant une éruption solaire, pour prouver qu’il a raison. Et enfin, on peut se dire qu’il n’y a que deux explications. Soit, c’est vrai, soit c’est une simulation. Et c’est l’une des deux explications, mais dans La Quatrième Dimension, on peut en trouver une troisième… Très bon épisode en général avec ce qu’il faut de superstition, de science et de magie pour qu’on sache qu’on est autre part.
Septième épisode – Pas tous les hommes
Berk, berk, berk et BERK ! Si je devais donner une note à The Twilight Zone, version 2019, ce serait un 7/9, car le 10e et le 3e épisode n’étaient pas folichons. Mais à cause du septième épisode intitulé Pas tous les hommes, la série passe à 4/10. Une femme et des hommes. Une pluie de météorites s’abat dans une ville. Et tous ceux qui les touchent ou sont proches, deviennent des animaux sauvages et des porcs en rut.
Bon, c’est du féminisme mortifère tout craché, mais à ce niveau de manichéisme, cela fracasse la frontière de la débilité confondante. Le vrai problème de cet épisode est qu’il considère tous les hommes, sans aucune exception comme des porcs. Mais pire encore, la meuf nous dit que les météorites ont servi de placebo, car c’est ce qu’ils sont réellement à l’intérieur. Il y a un mec, fils d’une des pétasses, qui ne se transforme pas en porc “parce qu’il l’a voulu” (et qu’il est aussi un gay).
On pouvait attendre quelque chose d’un peu plus nuancé de la part de Jordan Peele, mais quand tu es plongé dans la gauche communautariste, tu ne vois pas le bout de ton propre nez dans une montagne de racisme et d’appel à génocide. Car c’est de ça qu’il s’agit. Car si tous les hommes sont des animaux enragés, à votre avis, que faut-il faire à un animal enragé ? Le pire épisode de la série à tous les aspects.
Huitième épisode – Origine
Le huitième épisode concerne les migrants. C’est un épisode qui tente de vous faire comprendre ce qu’un réfugié subit quand il est dans un pays qui le hait à mort. Le parti pris est classique, mais le scénario est intéressant. Mais on retrouve tous les éléments de langage des racistes occidentaux devant l’Éternel. Une femme blanche, riche et tout, se retrouve comme une réfugiée. Mais elle ne vient pas d’un autre pays, mais d’une autre dimension. Cette dimension a des conditions de vie épouvantables.
Ce qui fait que les personnes de cette origine, ont le sang impur et une faiblesse génétique native. Vous le voyez venir le tri darwinien et l’eugénisme ? Je pourrais lui donner une mauvaise note, car il recèle le même manichéisme que Pas tous les hommes. Toutefois, il est intéressant, car on doit se mettre à la place du réfugié et qu’on se rend compte d’une xénophobie systémique et institutionnelle. Ce n’est pas mon meilleur, mais disons que ça passe.
Dixième épisode – L’homme flouté
Je passe le neuvième, car je ne l’ai pas vu (le camion n’a pas laissé tomber celui-là contrairement aux autres). Et l’homme flouté est un épisode d’auto-léchage-de-cul intégral entre Jordan Peele et l’une des auteurs de la série (qui est en fait une actrice). Je suis très déçu, car le dernier épisode aurait dû se terminer en apothéose. Cependant, la mise en scène est plutôt bien amené, avec un pseudo quatrième mur qui se brise.
Cet épisode concerne le tournage de La Quatrième Dimension. Et l’auteure des épisodes, découvre qu’il y a un homme flouté dans chacun des épisodes. Ensuite, il y a un genre de course-poursuite où elle doit trouver le sens de la série. Est-ce que c’est de l’horreur ou une série engagée. Et à la fin, tu as la branlette suprême où un Rod Serling apparait en image de synthèse pour dire que The Twilight Zone est en bonne main !
Ca, c’est quelque chose d’horripilant chez Jordan Peele qui a pris énormément la grosse tête comme je le disais au début. Rob Serling ne s’est jamais auto-branlé à ce que je sache alors que c’est lui, la vraie légende de La Quatrième Dimension.
Le mot de la fin
Ce que j’en pense de La Quatrième Dimension ? Elle est excellente dans tous ses aspects. Il y a des épisodes vraiment merdiques, notamment le septième qui me reste au travers de la gorge et qui baisse la note générale de tous les autres. C’est comme une crotte de nez au milieu du superbe visage d’une donzelle si vous voulez.
Mais la mise en scène est sublime, les acteurs font le maximum et certaines histoires sont dignes d’entrer au panthéon. Si on doit utiliser The Twilight Zone pour parler des causes sociaux et plutôt que de nous rabacher avec le féminisme et autre, où sont les critiques contre le néolibéralisme, contre Big Pharma, contre la corruption de la science, contre l’américanisme primaire ?
C’est un vrai souci que la critique du système s’arrête à sa petite personne. Toutefois, je suis un vieux réac, frustré sexuellement et Incels de la plus belle eau. Si je vous dis que La Quatrième Dimension, version Peele et 2019, en vaut le coup, c’est que c’est le cas.