Westworld, une série sans colonne vertébrale


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  • Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.


    Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.
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    Westworld est un mollusque sur le plan scénaristique. Une sorte de production qui tenterait de nous montrer une histoire riche, mais elle est juste complexe. En utilisant des flash et des chronologies différentes, Westworld travestit la richesse par de la complexité assez inutile. La série a son lot de succès, mais quand vous voyez la médiocrité ambiante, se prosterner devant Détective Pikachu, alors il est normal que Westworld leur en mettent plein les yeux.

    Un scénario très classique de Westworld

    Westworld concerne un monde futuriste où les humains ont résolu quasiment tous les problèmes. Les maladies, le climat, mais l’immortalité leur échappe toujours. Dans la première saison de Westworld, on voit un parc qui montre le Far West américain où des humains viennent se divertir. C’est un monde semi-virtuel où les humains, appelés invités, interagissent avec les hôtes. Ce sont des machines, ressemblant à des humains et qui possèdent de vrais capacités cognitives.

    Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.

    Evidemment, les machines ne savent pas qu’elles sont le jouet des humains. Et ces derniers peuvent violer (scène d’ouverture du premier épisode de la première saison), frapper, tuer comme bon leur semble. Le parc est rempli de scénarios qu’on peut jouer. Et à la fin du scénario, les hôtes sont redémarrés et leurs souvenirs sont effacés. Cela signifie qu’on peut les violer, les torturer et tuer des milliers de fois sans aucun souci. Et l’être humain peut montrer ce qu’il est vraiment dans ce parc. Un concept qui revient souvent dans Westworld.

    Un Anthony Hopkins transcendant

    Evidemment, c’est une trame très classique à la fois d’un monde virtuel totalement réaliste à la Matrix. Et l’idée de nombreux transhumanistes de transférer leur cerveau dans des machines pour avoir l’immortalité. Et évidemment, ça déraille. Certains hôtes commencent à se souvenir, aidée par Robert Ford, incarné par le superbe Anthony Hopkins.

    Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.

    Franchement, sans Hopkins, Westworld n’aurait été qu’un ramassis de clichés et de jeux d’acteur assez pourris. On le remarque surtout dans la seconde saison où son absence dans les premiers épisodes nous fait bailler aux corneilles.

    Des bonnes idées mal exploitées

    On dirait que les scénaristes de Westworld sont comme les hôtes qu’ils ont imaginés. De temps en temps, ils nous balancent une idée créative au milieu d’une mer de dialogues monotones à souhait. Le parc n’est qu’un prétexte pour l’entreprise Delos qui le possède. Le parc est l’occasion de cartographier entièrement le cerveau humain pour l’implanter dans une machine. Mais ils n’y arrivent pas. Ils tentent de le faire avec James Delos qui meurt d’un cancer. Ils ont cartographié son esprit et ils l’ont mis dans un hôte. Au bout de quelques jours, le cerveau dégénère.

    Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.

    Et en fait, l’explication, assez originale, avancée par Westworld, est que ce n’est pas le corps qui rejette le cerveau comme un corps étranger, mais l’inverse. Le cerveau atteint un plateau cognitif, qui équivaut à la date de sa mort et il ne peut pas fonctionner au delà de ce plateau. C’est une idée originale, mais complètement moisie sur le plan scientifique. Cela revient à faire du déterminisme et à dire que nous avons un destin avec un début et une fin. Pour une série de science-fiction, c’est mal barré.

    Tout part en couille et les hôtes, incarnés surtout par le personnage de Dolorès, veulent se venger. Ils attaquent leurs maitres et ils tentent de sortir à l’extérieur, une péripétie qui sera racontée pendant toute la seconde saison. Et c’est là qu’on doit parler du thème central de Westworld qui est le féminisme.

    Un féminisme à la limite de la caricature dans Westworld

    Westworld est une série féministe. C’est juste un fait. Et en soi, il n’y a rien de mal ça si le reste suit derrière. Mais clairement, cela devient une caricature dans certaines scènes. Tous les personnages principaux sont des femmes, Dolores Abernathy, Maeve Millay, Elsie Hughes, Charlotte Hales, Emily, Angela, Clementine Pennyfeather. En fait, à chaque fois qu’un nouvel embranchement apparait, un femme va prendre les rênes du role principal.

    Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.

    Bien sûr, les hommes sont présents, mais soit, ils sont des pallaissons, soit de vrais connards. L’homme en noir qui a une trame narrative particulier, Bernard et même Ford, incarné par Hopkins. Ils servent d’engrenages pour enclencher la principale histoire qui est la libération des gentilles femmes, asservies par de méchants hommes. Cela ferait une bonne série, mais pas dans le genre de la science-fiction.

    Dans une série qui parle de l’immortalité via la numérisation, l’émancipation féminine, on s’asseoit clairement dessus. Et cela gâche tout l’aspect narratif puisque tout doit revenir au féminisme. Il n’y aucune anticipation digne de ce nom. Westworld est une bonne série pour la libération des femmes, mais elle est à chier comme une oeuvre de science-fiction.

    La haine de l’humanité

    Un sentiment qu’on ressent en regardant Westworld est la haine de l’humanité. Dépeinte comme meurtrière, pollueuse, la race humaine est vraiment une saloperie pour Westworld. Et que les machines sont des meilleures versions de nous. Comment pourraient-ils être de meilleures versions alors qu’ils sont basés sur nous ?

    Westworld est une série qui se veut anticipative, mais elle est piégée par des clichés assez grossiers. Le manque de colonne vertébrale est flagrant.

    Attention, je ne dis pas que tout est à jeter dans Westworld. Mais elle ne mérite pas la hype qu’on lui vante dans les critiques pseudo-indépendantes. Elle a beaucoup de problèmes de narration. Une lenteur artificielle qui fait qu’on s’emmerde rapidement. Des personnages très inégaux avec une Dolorès qui ressemble à une poupée gonflable capable de parler et un Ford qui survole la série. Difficile de s’y attacher tellement l’incohérence plombe tout le processus scénaristique.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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