Comment NextInpact et Reflet.info vont disparaitre

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    Houssen Moshinaly
    Maître des clés

    La presse spécialisée va mal. En technologie, il n’y a rien de réjouissant. Quand vous regardez la section High/Tech de Google Actualités, vous avez ça :

    Est-ce que des sites comme Reflet ou Next Inpact sont toujours pertinents ?

    On dirait une page de catalogue pour les produits en sachant que même dans les résultats organiques, Google affiche de plus en plus de publicité. Mais revenons à NextInpact qui a fait le choix de passer au modèle payant depuis quelques mois. Je le comprends, ils proposent une actualité spécialisée, notamment dans le juridique et le numérique et cela nécessite des rédacteurs spécialisés qu’on ne va jamais pouvoir payer uniquement avec la pub tout en étant libre. Notons que les articles payants de NextInpact sont gratuits au bout d’un mois et c’est plutôt cool. Mais est-ce que c’est un modèle qui est intéressant sur le long.

    NextInpact propose aussi le Brief qui sont des brèves sur la technologie. Ces brèves sont gratuites, mais je les connais déjà plusieurs heures avant  NextInpact puisque ce sont principalement des reprises de la presse anglophone. On va dire que tout le monde le fait, mais le point est que le contenu gratuit est uniquement recyclé encore et encore.

    Reflets.info est également passé au modèle payant, mais c’est permanent. Les articles resteront payants quoi qu’il arrive. Reflets.info pensent qu’il est lu par beaucoup de personnes et c’est sans doute vrai. Et c’est là qu’on entre dans le coeur du problème de ces modèles. On peut penser qu’il y a des gens intelligents chez Next Inpact et Reflets.info et ils se sont dits que leur communauté la plus fidèle va continuer à les payer. Mais qu’est-ce qui se passe si cette communauté cesse du jour au lendemain. Il y a beaucoup de médias anglophones qui ont testé cette technique dans le passé et à chaque fois, ils se sont cassé la gueule. Et loin de moi l’idée d’offenser qui que ce soit, mais Next Inpact ou Reflets ne sont pas l’équivalent de Wall Street Journal ou du Financial Times qui ont des lecteurs ultra-riches qui sont prêts à payer pour une information de qualité. Et depuis quelques temps, la catégorie du Brief de NI a été fractionnné en des articles individuels de quelques paragraphes. Le résultat est qu’il peut publier jusqu’à une vingtaine d’articles par jour. Souci de fournir une information de qualité ou motivation pour le référencement ?

    NI et Reflets comptent surtout sur le noyau dur de leur communauté qui vont les soutenir sur le long terme, mais est-ce vraiment du journalisme ? Quel est l’intérêt de produire une information de qualité si elle est lue uniquement par quelques centaines de personnes ? Une façon de dire qu’on est plus intelligent que les autres.

    Malgré ses inconvénients, la publicité en ligne reste une bonne alternative et on peut même inclure les articles sponso, mais il faut un nettoyage monstre pour dégager les spammeurs et les acteurs pourris pour que le prix de la publicité soit convenable pour assurer un revenu suffisant. Certains vont me dire qu’il y a les dons. Mais en France, les dons ne marchent pas et ils n’ont jamais marché à moins que tu sois une Youtubeuse ou un Youtubeur qui sait utiliser les techniques pour attirer les pigeons. Pour moi, Next Inpact et Reflets n’ont aucune chance sur le long terme. Car toute la presse technologique a échoué à développer un bon modèle économique. Il y a quelques années, il y avait OWNI qui avait tenté de proposer un vrai média en exploitant le Data Journalism. Malheureusement, ils se sont rendus compte que l’information de qualité, tout le monde s’en bat les couilles. OWNI avait tenté de surfer sur la vague des investissements, mais ça s’est mal passé. Quand vous laissez entrer des rapaces dans votre boite, ne vous attendez pas à ce qu’ils vous fassent des cadeaux. Le message d’adieu d’OWNI est assez limpide :

    Owni ne ferme pas. Owni est à vendre. Fini les partenariats avec WikiLeaks, le factchecking, le datajournalisme ; de causer de cultures et libertés numériques ; les papiers sur les enjeux économiques, politiques et sociaux du web, etc. Bye, bye ce que l’on a essayé d’être pendant trois ans. Tout ça sonne comme une fermeture.

    On sent l’amertume face au manque de reconnaissance devant les efforts pour produire un truc qui tient la route. C’est un post que je pense alimenter de temps en temps, car il faut qu’on trouver des alternatives de financement sinon on devra consulter l’actualité sur Facebook via des GIF à la con.

     

     

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