Il était une fois Trump et la Section 230


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  • Trump qui va en guerre contre la Section 230 a de qui faire frémir tous les GAFAMs, qui n’ont jamais respecté la neutralité éditoriale dont ils avaient fait la promesse.


    Trump qui va en guerre contre la Section 230 a de qui faire frémir tous les GAFAMs, qui n'ont jamais respecté la neutralité éditoriale dont ils avaient fait la promesse.
    Crédit : Ghostery
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    “Trump veut fermer les réseaux sociaux”. Derrière ce commentaire affligeant de bêtise, se cache le statut de commentateur. Et c’est le néant. Un commentateur n’a pas de statut sur internet, pas de droit, pas d’obligation, il n’existe pas et donc, sa parole est loin d’être de l’évangile et on peut lui dire d’aller se faire joyeusement foutre dans sa médiocrité. Trump semble partir en guerre contre la GAFAMs, mais vu la girouette que c’est, on se demande si c’est de l’esbroufe. On se rappelle qu’il avait promis de mettre Tim Cook en prison à cause de l’évasion fiscale d’Apple et quatre ans plus tard, on attend toujours.

    Aucun fournisseur ou utilisateur d’un service informatique interactif ne doit être traité comme l’éditeur ou le locuteur des informations fournies par un autre fournisseur de contenu d’information.

    Une ligne et le monde entier est différent. C’est la section 230 d’une des plus importantes lois internet américaine. Cette loi est antédiluvienne, venant d’un monde où on se connectait sur Voila.fr pour papoter sur son tchat, codé à l’arrache, un temps où les portails étaient de véritables prisons comme ce bon vieux AOL ou Yahoo qui n’en finit pas de mourir. Marissa, au secours. Cette ligne minuscule désigne le statut des entreprises sur internet.

    En général, on distingue deux principaux statuts, éditeur et plateforme. L’éditeur est les médias, ils peuvent écrire ce qu’ils veulent, dire même que Macron est un génie, mais ils sont responsables de leurs paroles devant la loi. Le statut de plateforme est qu’une entreprise fournit une base pour de la discussion ou quoi que ce soit. Donc, si c’est GiletJaune648 dit que Macron est un con sur Facebook, alors Facebook n’est pas responsable de la déclaration, d’une vérité confondante au passage, que Macron est un con de GiletJaune648.

    La section 230 est donc une immunité pour tous les fournisseurs de contenu, de ne pas être tenus responsables de ce qui se passe sur leurs plateformes, à condition de respecter la loi. Ainsi, si GiletJaune648 dit que les chambres à gaz n’ont jamais existé, le contenu sera supprimé, car le négationnisme étant un crime en Allemagne, en France et dans de nombreux pays. De ce fait, Facebook peut le supprimer et bannir GiletJaune648 pour qu’il aille jouer au Monopoly des prolos. La même chose si GiletJaune648 clame son amour pour une certaine bannière noire avec des lettres arabes blanches. Facebook doit le supprimer parce que la promotion du terrorisme est interdit aux Etats-Unis et dans d’autres pays.

    Jack Dorsey est un mec bien, il est le boss de Twitter et il lui est venu une idée tout à fait lumineuse. Il allait “Fact-Checker” les tweets du président des Etats-Unis d’Amérique. Et c’est là que les Gafams et leurs dirigeants sont des gamins attardés, pétés de thunes, qui ne comprennent pas que ce n’est pas parce qu’ils avaient le nègre Obama dans leur poche que le White Trash va être de la même douceur et servilité. Jack Dorsey a pensé, une fraction de seconde, que Trump n’allait pas contre-attaquer. Mais il s’est dit, parce que c’est un con comme Macron, “il n’osera jamais”. Mais Trump a osé, c’est même ça qu’on le reconnait.

    Quand Jack Dorsey, s’est cru très intelligent et progressiste, en voulant “Fact-Checker” le président des Etats-Unis d’Amérique, alors Twitter est devenu instantanément un éditeur et il n’a plus l’immunité de la section 230. Par conséquent, il est responsable, devant la loi, de tous les tweets de tous les utilisateurs de Twitter.

    Le petit souci est que les GAFAMS, jouent le rôle d’éditeurs clandestins depuis des années. En fait, c’est depuis l’élection de Trump que Youtube censure au maximum les contenus conservateurs. De nombreuses chaines de facho disparaissent comme par magie. Et les gauchistes disparaissent aussi, car la ligne éditoriale des GAFAMS est un néolibéralisme féroce et forcenée tous azimuts. Ainsi, de nombreux partisans de Sanders ont été censurés par Facebook et Youtube.

    Trump, les républicains et les conservateurs considèrent que la totalité des médias de masse et des réseaux sociaux leur sont défavorables en filtrant certains de leurs contenus. Et ça ce n’est pas autorisé si on a le statut de plateforme. La plateforme doit rester neutre indépendamment du contenu, du moment qu’il respecte la loi du pays de l’utilisateur et celle de l’Amérique. Même si la loi américaine est toujours privilégiée. Ce que Trump reproche aux GAFAMS est que seul le contenu conservateur est censuré tandis que la propagande démocrate et progressiste a un boulevard devant elle.

    Si Twitter n’est plus couvert par la section 230, alors il fermera au bout d’un mois. Car il sera tellement inondé de plaintes de toutes sortes qu’il ne peut plus rien faire. Youtube tiendra 2 ou 3 mois. Et Facebook suivra le même chemin. Ces réseaux sociaux n’existent uniquement que parce qu’ils sont protégés par cette fine ligne législative au début. Ils ont plusieurs choix. Soit, ils sont totalement cons et ils continuent leur censure et agenda politique et ils se retrouveront face à Trump. Ils peuvent espérer que Trump ne sera pas réélu en novembre prochain et que si c’est un président démocrate, alors il ne touchera pas à la section 230. Le scénario catastrophe, est que Trump est réélu et que non seulement, il va faire sauter la section 230 ou la modifier pour enchainer les GAFAMs et il va aussi les attaquer sur d’autres fronts.

    Enfin, le troisième choix est que pour leur survie, les GAFAMs acceptent enfin de faire ce qu’ils devaient faire à la base, proposer une plateforme pour nous permettre de communiquer, empocher du fric avec nos données et ne jamais interférer si nous avons le droit de dire quelque chose ou non. La section 230 impose la neutralité et non la vérité ou la fausseté. Facebook n’a pas le droit de dire si une information est vraie ou fausse, car à cette minute, il endosse le rôle d’éditeur.

    Ce qui fait que toutes les tentatives de Facebook, de Twitter, d’Instagram, de Youtube, de Fact-Checker des informations sont totalement illégales et que vous pouvez porter plainte lorsque l’ordre exécutif de Trump sera pleinement fonctionnel dans quelques semaines. On pourrait croire que les GAFAMs allaient se serrer les coudes dans cette histoire, mais le danger Trumpien est tellement gigantesque qu’ils commencent déjà à se crêper le chignon.

    Ainsi, Mark Zuckerberg est allé à quatre pattes, remuant bien la queue, sur Fox News, dire que Jack Dorsey est un gros con pour avoir osé Fact-Checker le président d’un pays, surtout des Etats-Unis. C’est risible à s’en décrocher la machoire quand on sait que Jack Dorsey et Mark Zuckerberg sont les meilleurs amis du monde. Quand ta maison brûle, tu t’en fous des voisins et tu sors à toute vitesse.

    Trump, je suis contre ce personnage, mais son attaque sur la section 230, nous profite à tous, car il nous permet de jouir pleinement de notre droit le plus absolu et inaltérable, par qui que ce soit, de dire que Macron est un con.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur web depuis 2009 et webmestre depuis 2011. Je suis également un blogueur dans la vulgarisation scientifique et la culture.

    Je m'intéresse à tous les sujets comme la politique, la culture, la géopolitique, l'économie ou la technologie. Toute information permettant d'éclairer mon esprit et donc, le vôtre, dans un monde obscur et à la dérive. Je suis l'auteur de deux livres "Le Basilic de Roko" et "Le Déclin".

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