Pourquoi le navigateur LadyBird est voué à l'échec ?

 


Chrome possède 90 % des parts de marché en Europe, environ 85 % aux Etats-Unis. Les 10 % restants sont partagés piteusement entre Firefox, Safari, Opera et les autres. Malgré cette stratification monopolistique sur le fait que Google contrôle internet, car il contrôle l'outil que vous utilisez pour y accéder, cela n'empêche pas de nouveaux navigateurs de voir le jour. On a eu, par exemple, Arc Browser, qui propose une expérience d'utilisateur unique, mais qui utilisent des parties des autres navigateurs et c'est uniquement disponible sous Windows ou Mac.

Et le nouveau venu est LadyBird, un navigateur totalement indépendant que ce soit vis à vis de son code source, mais aussi de tous ses composants. A la base, il a été créé par Andreas Kling, un développeur qui avait travaillé sur Webkit et chez Nokia, après avoir été viré, il a décidé de créer un projet personnel appelé Serenity OS, un système d'exploitation à partir de zéro. Et par la suite, c'est devenu LadyBird. Il a été rejoint par Chris Wanstrath, co-fondateur de Github et ils ont décidé de lancer ce projet.

Les caractéristiques de LadyBird

Parmi ses caractéristiques les plus importantes, on peut citer :

  • Un navigateur développé entièrement à partir de zéro, il n'utilisera aucune partie qui proviendrait d'un autre navigateur existant.
  • L'organisation, qui le gère, est à but non lucratif et donc son développement est basé uniquement sur les sponsors et les donations
  • Aucune monétisation ne sera effectué tels que des "accords" avec une "certaine" entreprise pour avoir son moteur de recherche par défaut, pas de NFT ou de cryptos à la con non plus

Sur le papier, c'est une très belle initiative, mais pour moi elle est voué à l'échec. Car la domination de Google est telle que personne ne fait plus le choix de ses logiciels. On prend ce que tout le monde utilise et on ne regarde plus sous le capot. De plus, LadyBird a encore un long chemin devant lui, car il annonce une version alpha pour 2026. 

C'est normal, créer un navigateur à partir de zéro aujourd'hui est une tâche réservée aux grandes entreprises. Il faut prendre en compte toutes les spécificités du web et respecter les normes du W3C qui en compte 144 000 à l'heure où on écrit ces lignes et elle sont modifiés et augmentés au fur et à mesure et il faut tous les prendre en compte si on veut avoir un navigateur valide.

LadyBird fait parler lui parce que c'est un projet "cool" du point de vue des développeurs qui ont de plus en plus de temps libre ces derniers temps parce qu'ils se font virer en masse de la Tech. Mais sur le plan des actions concrètes, comme menacer la domination de Google, on est encore très loin du compte.

C'est comme avec Arc Browser, tout le monde en a parlé pendant une semaine avec des influenceurs et des vidéos Youtube et tout le monde est retourné ouvrir Chrome. Le genre humain aime la domestication, la Big Tech comme d'autres secteurs l'ont parfaitement compris.


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