L’initiative ODOF (One District One Factory) continue de semer de nouvelles pépinières pour développer l’industrie. Seule cette dernière peut développer un pays et cela permet de réduire les exportations de produits bruits. Actuellement, on a une baisse de nos exportations à cause de la récession et on devra en profiter pour transformer tous ces produits bruts en produits finis industriels qui trouveront toujours preneur sur le marché local ou étranger.
Ce concept d’ODOF me semble venir du Ghana à la base, mais j’ai l’impression que c’est la Chine qui l’a inspiré, il y avait des projets similaires lors du Grand Bond en Avant de la Chine par Mao dans les années 1960, cela avait été désastreux, car on avait forcé des millions de personnes à travailler dans des usines après des siècles de paysanneries. Aujourd’hui, ce concept est beaucoup plus modéré et consiste surtout à créer des unités de production locales où les matières premières ne sont jamais loin des unités de transformation.
Pour preuve, le lancement de l’usine de chips Farat à Faratsiho qui se trouve à 180 km de Tana, elle va fabriquer des chips provenant des différents espèces de pomme de terre qu’on fabriquer dans cette région. Les machines peuvent gober 100 kg de pomme de terre et la région en produit plus de 100 000 tonnes par an. C’est toujours une bonne chose, mais il faut massifier ces exemples. Dans l’agro-alimentaire, on a déjà plein de produits locaux comme les chips Salto ou les Cheeses Balls. Et de nouveaux produits vont jouer la concurrence et fait baisser les prix. Car c’est le magnifique cercle vertueux de l’industrialisation, les emplois sont mieux payés, mieux qualifiés et l’augmentation de la production fait baisser les prix au fur et à mesure.
On l’a vu avec l’exemple de l’huile d’arachide Annaya où son arrivée, avec une forte campagne de communication, s’est conincidé avec une légère baisse des prix. Même si cette huile est plus chère, autour de 13500 ar, certaines marques d’huile de soja sont à 10 000, voir 9 500 ar, c’est petit, mais comparé aux huiles importées qui dépassent les 15000 ar, on voit tout de suite l’impact d’une production locale massive. Concernant ces chips Farat, il faut aussi lancer de fortes campagnes de communication, mais surtout l’industrie est un élément dans un bal dansant plus général.
C’est à dire qu’une fois qu’on a de la production suffisante et diversifiée, par exemple, des versions locales des Pringles, on doit faire du protectionnisme en taxant les produits importés et en incitant la population à consommer le Vita Malagasy. Quand à ceux qui craignent qu’une telle industrialisation fasse grimper les prix des pommes de terre sur le marché, c’est très peu probable, la pomme de terre, on en cultive partout et en très grande quantité. Le but de l’ODOF est de créer des Clusters localisés. Et en fait, la prochaine étape est de développer des circuits courts où chaque région commercialise et produit en local. Cela économise les couts de transport et contribuent à encore plus faire baisser les prix.
Il y a un domaine où j’attend et espère une production locale est celui du lait concentré dont les prix ne baissent absolument. Le monopole de certains est trop juteux…
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